jeudi, septembre 19, 2024
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Labé : 25 millions emportés par des malfrats dans un magasin d’alimentation générale

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Labé, centre névralgique du Foutah, n’échappe plus à l’insécurité grandissante. Dans la nuit du mercredi au jeudi 19 septembre 2024, des malfrats ont attaqué un magasin d’alimentation générale dans le quartier Dow Saré, dérobant plus de 25 millions de francs guinéens. Malgré la multiplication des forces de l’ordre, les citoyens continuent de subir cette vague de criminalité avec impuissance. Thierno Ibrahim Diallo, victime de ce cambriolage, raconte avec amertume une scène qui reflète une situation devenue insupportable pour les habitants.

« J’ai reçu un appel aux alentours de 8 heures du matin pour m’informer que mon magasin avait été cambriolé pendant la nuit », témoigne Thierno Ibrahim Diallo, la voix nouée par l’injustice. Ce jeudi matin, tout bascule pour ce commerçant qui, comme tant d’autres, peine à sécuriser son bien dans une ville en proie aux délinquants. Il se précipite sur place, espérant que le pire ne s’est pas produit. Mais la réalité est implacable : ses cinq cadenas, censés protéger son commerce, ont été réduits en morceaux. « À mon arrivée, j’ai directement pénétré dans le magasin pour constater les dégâts. »

Ce qui frappe, au-delà des dégâts matériels, c’est la précision quasi-militaire de l’opération. Selon les témoins, les voleurs seraient venus à bord d’un camion, agissant en toute impunité en pleine nuit. Un cambriolage organisé, méthodique, comme s’ils connaissaient parfaitement la situation du quartier et l’absence de toute surveillance efficace. Le commerçant se rend alors à la caisse, sa seule lueur d’espoir. « J’avais laissé dans une caisse une importante somme d’argent, soit plus de 25 millions de francs guinéens, et ma première réaction a été de vérifier si cet argent était toujours là », confie-t-il, la gorge serrée. Le verdict tombe rapidement : tout a disparu. L’argent, les produits, le fruit de son travail parti en fumée.

Thierno Ibrahim Diallo ne cache pas son désarroi. « Ils ont tout pris. Non seulement l’argent, mais aussi plusieurs produits alimentaires. » Comment peut-on s’en sortir quand la sécurité, élément fondamental de toute vie en communauté, semble désormais un luxe ? La ville de Labé, autrefois paisible, est désormais livrée à des bandes de criminels sans foi ni loi.

L’insécurité est omniprésente, notamment en cette saison pluvieuse, période pendant laquelle la vigilance semble s’assoupir et les malfaiteurs en profitent. La Brigade Anti-Criminalité (BAC 19) est censée protéger la population, mais les citoyens de Labé n’en ressentent guère l’effet. « Le magasin était bien fermé avec plus de cinq cadenas, mais ils ont tous été cassés », souligne Thierno, désabusé par l’inefficacité des mesures de protection traditionnelles.

La population s’interroge : combien de cambriolages, combien de victimes avant qu’une réponse ferme et concrète ne soit donnée par les autorités ? « Nous avons l’intention de nous rendre à la brigade de recherche dans les plus brefs délais », annonce Thierno, bien conscient que la procédure ne lui rendra pas son argent, mais dans l’espoir que ce signal ne reste pas sans réponse.

Pour l’heure, Labé endure. Ses habitants, tout comme Thierno Ibrahim Diallo, patientent, guettant des mesures qui tardent à venir, tandis que l’insécurité continue de s’immiscer dans leur quotidien. Combien de temps encore les citoyens devront-ils subir avant que cette spirale ne s’arrête ?

De Labé, Thierno Nouhou Baldé, pour Laguinee.info 

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