Ce mardi 17 octobre 2024, une journée pleine d’émotions et de symboles s’est déroulée au sein du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables (MPFEPV). La cérémonie de distinction des candidats sourds et non-voyants admis aux examens nationaux et au concours d’accès à la fonction publique a mis en lumière treize personnes d’exception, dont dix ayant réussi brillamment leurs examens scolaires et trois ayant franchi le concours d’entrée dans la fonction publique.

L’objectif de cet événement était clair : célébrer le courage et la persévérance de ces jeunes candidats, mais aussi rappeler que l’inclusion sociale et professionnelle est un droit fondamental pour tous.

Le ministre de la Fonction publique, François Bourouno, a souligné avec conviction lors de son discours : « Au ministère de la fonction publique, il y a une réelle ambition qui nourrit nos actions pour la prise en compte des besoins réels des personnes vulnérables. » Il a ensuite annoncé l’élaboration imminente d’un texte réglementaire pour intégrer les personnes vulnérables dans les concours de recrutement, un pas concret vers l’égalité des chances.

Des parcours inspirants, une reconnaissance méritée

Accompagnés de leurs familles, les lauréats de cette journée ont démontré que le handicap n’est en aucun cas une limite à la réussite.

Pour Aïssatou Diallo, candidate non-voyante au BEPC et porte-parole des lauréats, ce moment est une étape cruciale dans leur combat pour la reconnaissance de leurs droits. « Nous souhaitons la promotion des lois dans leur globalité, et surtout l’application des droits qui nous reviennent », a-t-elle déclaré avec émotion. Cette revendication fait écho au besoin urgent de rendre ces droits effectifs, non seulement dans les textes de loi, mais surtout dans les actes concrets du quotidien.

Le ministre François Bourouno a également rappelé les efforts en cours pour garantir des conditions optimales d’accès à la fonction publique pour les personnes en situation de handicap. « Dès les prochains jours, je vais m’organiser avec la ministre des personnes vulnérables pour que nous travaillions afin d’élaborer un texte réglementaire mettant en application cette loi, notamment les dispositions en lien avec la prise en compte des besoins des personnes vulnérables. »

Des actions pour une société plus inclusive

De son côté, Madame Charlotte Daffé, ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, a mis en lumière les réformes en cours pour améliorer l’inclusion des personnes handicapées en Guinée. Elle a notamment souligné la création d’une carte d’égalité des chances et le respect des normes d’accessibilité dans les institutions publiques. « Nous travaillons en sorte qu’il y ait un concours spécifique d’accès à la fonction publique pour les personnes vulnérables », a-t-elle affirmé avec détermination. Cet engagement gouvernemental s’inscrit dans la continuité d’une volonté d’inclusion et de respect des droits fondamentaux des personnes handicapées.

Un chemin encore long, mais prometteur

Malgré ces efforts, la route vers une inclusion totale reste longue. Le directeur national des personnes vulnérables, Mohamed Diaby, a rappelé que la Guinée compte près de 166 000 personnes en situation de handicap, et que beaucoup d’entre elles continuent de faire face à l’exclusion et à la précarité. « L’opinion a souvent tendance à penser que quand on est porteur de handicap, on est un fardeau social », a-t-il déploré. « En organisant cette cérémonie, nous sommes en train de créer les conditions optimales pour que ces personnes puissent se sentir valorisées », poursuit-il.

Cette cérémonie n’est pas seulement un moment de reconnaissance individuelle, elle s’inscrit dans un cadre plus large : celui de la lutte contre les préjugés et de la promotion de l’égalité des chances. C’est aussi un appel à toutes les personnes en situation de handicap à se surpasser et à croire en leur potentiel.

Un message d’espoir et de persévérance

La cérémonie s’est achevée par la remise des certificats et des prises de photos de famille, symboles de fierté et d’unité. Les sourires, les accolades et les regards complices ont montré que, malgré les défis, l’espoir reste intact. Ce moment a rappelé que chaque pas vers l’inclusion est un pas vers une société plus juste, où chacun peut trouver sa place.

Pour Aïssatou Diallo et ses compagnons de lutte, cette distinction n’est qu’un début. Leurs parcours sont des exemples à suivre pour toutes les personnes vulnérables, et leur succès est une réponse claire à ceux qui doutent encore de leur potentiel.

Cette cérémonie marque un tournant décisif dans l’engagement des autorités guinéennes pour l’inclusion des personnes en situation de handicap. Ce qui n’était autrefois qu’un rêve lointain pour des milliers de citoyens vulnérables devient aujourd’hui une réalité palpable grâce aux efforts colossaux du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, sous la houlette de Madame Charlotte Daffé.

L’élaboration de lois spécifiques, la mise en place d’une carte d’égalité des chances et l’organisation de concours publics adaptés aux personnes vulnérables témoignent d’une véritable révolution dans la prise en charge des personnes handicapées en Guinée.

Ce progrès, renforcé par l’implication active du ministère de la Fonction publique, montre une volonté de rupture avec le passé, où les personnes vulnérables étaient souvent marginalisées et laissées pour compte. Aujourd’hui, grâce à ces initiatives, ces citoyens ne sont plus perçus comme des fardeaux, mais comme des acteurs à part entière du développement de la nation.

Il ne s’agit plus simplement de discours, mais d’actions concrètes qui créent une véritable inclusion sociale et professionnelle. Le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables a posé les bases d’une dynamique irréversible pour le bien-être et l’épanouissement des personnes handicapées. Un effort salué et qui doit être poursuivi avec la même détermination.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info