jeudi, septembre 19, 2024
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Affaire Foniké Menguè et Billo Bah: ce que les avocats des deux activistes demandent à la CEDEAO

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Affaire Foniké Menguè et Billo Bah: les avocats des deux activistes demandent l’intervention de la la CEDEAO et des actions contre la junte militaire au pouvoir 

Dans une lettre adressée à la CEDEAO, les avocats des activistes Foniké Menguè et Billo Bah dénoncent la passivité des autorités et exigent une enquête sur leur disparition. Plus de deux mois après leur enlèvement, la pression monte.

Dans une correspondance datée du 30 août 2024, William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats des activistes Foniké Menguè et Billo Bah, ont interpellé directement la CEDEAO au sujet de la disparition de leurs clients. Ils dénoncent le silence inquiétant qui entoure cette affaire, rappelant les faits qui se sont déroulés le 9 juillet 2024.

 « Un contingent d’éléments mixte des Forces Spéciales (FS) et du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) a pris d’assaut le domicile de Monsieur Foniké Menguè avec un déchaînement de violence inouï, » déclarent-ils dans la lettre. Lors de cette intervention musclée, Foniké Menguè et Billo Bah ont été arrêtés, mais depuis, aucun signe de vie n’a été donné.

Les avocats insistent sur le caractère grave de cette disparition.  « À notre plus grande stupéfaction, le parquet général près la cour d’appel de Conakry soutient qu’aucun organe d’enquête n’a procédé à une interpellation.»  Ce déni officiel renforce les craintes des familles et des défenseurs des droits humains qui considèrent cette situation comme « gravissime. »

Dans leur lettre, les avocats condamnent ces arrestations qu’ils jugent liées aux activités politiques des deux hommes.  « Il ne fait aucun doute que ces arrestations sont directement en lien avec les activités politiques et opinions de Messieurs Foniké Menguè et Billo Bah. » 

Ils rappellent également les précédents actes de répression contre ces activistes et d’autres membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).  « Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah ont déjà été visés par les autorités guinéennes pour leurs activités légitimes de défense des droits humains », poursuivent-ils, rappelant les multiples arrestations et libérations dont ils ont été victimes.

La lettre mentionne également les conclusions d’organisations internationales telles qu’Amnesty International et l’ACAT, qui pointent du doigt les abus des forces de sécurité guinéennes.  « Selon Amnesty International, la répression des manifestations en Guinée a fait au moins 47 morts. L’usage de la force létale fait rarement l’objet d’enquêtes réelles. » 

Un appel pressant à la CEDEAO

 Face à cette situation alarmante, les avocats de Foniké Menguè et Billo Bah exhortent la CEDEAO à agir rapidement.  « Il est indispensable qu’une réaction forte ait lieu. Le rôle de votre organisation est central pour peser sur les autorités guinéennes afin de mettre un terme à cette situation bafouant les droits les plus élémentaires. » 

Ils insistent sur l’urgence d’une intervention décisive, tout en soulignant que le silence actuel de la CEDEAO entame la confiance des populations civiles.  « Votre responsabilité est aussi d’empêcher que la disparition des deux activistes tombe dans l’oubli. » 

La lettre des avocats se termine sur un appel solennel.  « Nous demandons à ce que Messieurs Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, prisonniers politiques, soient mis en liberté de toute urgence.» Ils réclament également des sanctions à l’encontre des responsables de ces disparitions et une enquête transparente pour que justice soit rendue.

Boundèbengouno, pour Laguinee.info 

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