mercredi, septembre 18, 2024
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Affrontements à Gbérédou Baranama: un mort, des blessés et le sous-préfet pris au piège

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Un affrontement d’une rare violence a éclaté ce jeudi 12 septembre 2024 entre les localités de Gbérédou Baranama et Sanana, toutes deux situées dans la préfecture de Kankan. Selon le bilan provisoire, une personne a perdu la vie et plusieurs autres sont gravement blessées. Le lieutenant-colonel Faya Mamadouno, sous-préfet de Gbérédou Baranama, est actuellement coincé entre les deux villages en conflit, accompagné de blessés qu’il tente d’évacuer vers l’hôpital régional de Kankan.

 

Un conflit minier à l’origine des violences

À l’origine de ce conflit, rapporte notre source, une vieille dispute autour d’un domaine minier dans la zone de Farako, interdite d’exploitation depuis l’année dernière par les autorités préfectorales. Cette zone est surveillée par des gardiens recrutés parmi trois districts voisins. Cependant, les tensions se sont accentuées récemment, entraînant des affrontements violents.

Le lieutenant-colonel Faya Mamadouno explique : « Depuis l’année dernière, le préfet a interdit l’exploitation minière sur une zone de conflit appelée Farako. Mais récemment, les agents des eaux et forêts qui surveillaient la zone ont été battus par certaines personnes. Nous avons alors demandé aux Sotikèmos(patriarches) des trois villages de constituer des équipes pour surveiller le site. Deux villages, Takoura et Gbérédou Baranama, ont présenté leurs hommes, mais Sanana n’a pas envoyé les siens. »

Le refus de Sanana de participer à la surveillance a exacerbé les tensions. «A ma grande surprise, j’ai été informé que les habitants de Sanana sont allés attaquer les gardiens sous prétexte que ces derniers travaillaient sur le domaine. Je me suis immédiatement rendu à Sanana, mais ils m’ont empêché de bouger. Il a fallu l’intervention de la gendarmerie pour que je sois libéré », a-t-il ajouté.

Un sous-préfet bloqué et des tensions toujours vives

Le sous-préfet Mamadouno, qui a tenté de transporter les blessés à l’hôpital de Kankan, se trouve maintenant dans une impasse. « Je ne sais pas comment rentrer en ville, je suis ici avec les blessés de Sanana. Les habitants de Gbérédou Baranama refusent que nous passions pour emmener ces blessés à l’hôpital régional de Kankan. Mais là où je suis, je ne peux ni avancer ni reculer », a-t-il confié à notre correspondant aux environs de minuit.

La situation est encore plus critique, car les habitants de Gbérédou Baranama ont pris en otage quatre citoyens de Sanana revenant de Kankan, menaçant de les tuer. « Les gens de Gbérédou sont fermes et insistent pour que si Sanana ne donne pas vie à leur enfant mort, ils ne céderont pas », a précisé le sous-préfet. De leur côté, les habitants de Sanana avertissent qu’ils descendront à Baranama si leurs enfants ne sont pas libérés.

Des perspectives incertaines

La situation reste tendue et les autorités locales semblent pour le moment incapables de contenir les violences. Les négociations sont en cours pour désamorcer la crise, mais les deux camps refusent de céder. Au moment où nous mettions cet article en ligne, le sous-préfet était toujours bloqué avec les blessés, cherchant une issue pour rejoindre Kankan.

 

De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info 

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