mercredi, septembre 18, 2024
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Mme Lydie Tonguino : « Tout mon combat vise l’autonomisation des femmes; il faut que les femmes… » (interview)

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De nos jours, de nombreuses jeunes femmes se retrouvent à jongler entre les exigences croissantes du monde professionnel et les responsabilités du mariage, un équilibre souvent difficile à atteindre. Mme Lydie Tonguino, initiatrice du programme de mentorat « Une fille, un avenir », offre des conseils précieux pour naviguer dans cette réalité. Dans une interview exclusive accordée à Laguinee.info, elle partage des stratégies pour réussir à s’épanouir à la fois dans la vie de couple et sur le plan professionnel, tout en mettant en avant l’importance de l’autonomie et du leadership féminin.

Lydie TONGUINO, humanitaire, initiatrice du programme « Une fille, un avenir »

Laguinee.info: Madame, comment définissez-vous le concept de mariage et vie professionnelle ?

Mme Lydie : [Rire] Le mariage, comme vous le savez, c’est l’union entre deux personnes (l’homme et la femme) dans mon cas. Et la vie professionnelle, c’est ce monde auquel tout le monde aspire, qu’on soit femme ou homme, chacun aimerait s’intégrer professionnellement. Donc, il existe une corrélation entre ces deux éléments.

Concilier le mariage et la vie professionnelle est un défi pour de nombreuses femmes aujourd’hui. Qu’avez-vous à leur offrir comme assistance ?

 [Rire] En fait, dans mon rôle de mentor, j’informe et je sensibilise les jeunes filles sur tous les aspects qui les concernent. Par exemple, hier lundi, j’ai décidé de parler de la complexité du mariage pour les femmes. Souvent, on se laisse tromper par les images que nous voyons sur les réseaux sociaux, quand on voit des couples en uniforme, ça nous inspire, c’est très beau. Je me suis dit qu’il était très important de sensibiliser les jeunes filles sur la complexité du mariage.

 Comment abordez-vous cette complexité ?

J’essaie d’aborder des éléments à travers lesquels la compréhension devient facile, pour qu’elles sachent que si l’on opte pour une vie de foyer et qu’on aspire à une croissance professionnelle, il est important de faire le lien entre les deux. Pour cela, il faut être très organisé. J’ai mentionné qu’il faut d’abord avoir une vision de ce que vous voulez devenir. Il y a des femmes qui rêvent juste de devenir épouses de foyer, mais pour celles qui veulent être accomplies dans leur foyer tout en étant épanouies professionnellement, il y a un certain nombre de sacrifices à faire. Il faut être multitâche. Le matin, il faut aller au boulot, mais avant, il faut s’occuper du mari, des enfants. Lorsque vous revenez du travail, il y a encore des tâches à accomplir. J’ai conseillé aux filles de ne pas tout déléguer, car souvent on se dit que, une fois mariée, on aura une bonne[femme de ménage, ndlr] qui fera ceci et cela. Personnellement, je ne permets pas qu’une bonne ait accès à ma chambre conjugale. 

Actuellement, je suis Conseillère pays au sein d’une organisation internationale, mais je ne délègue pas les tâches liées à l’entretien de mon foyer. Les petits soins pour mon mari, ma chambre, je les fais moi-même. C’est une façon de dire aux filles que même si vous occupez un poste de responsabilité, il faut être multitâche pour bien gérer à la fois votre vie professionnelle et votre foyer.

Pensez-vous que vos communications portent leurs fruits ?

Oui, dans les commentaires, la plupart des filles me disent : « Il me reste deux points », d’autres : « Il me reste un point », et d’autres encore : « Je pense que j’ai beaucoup d’efforts à fournir ». C’était l’objectif : ce n’est pas de les effrayer, mais de les encourager et de les sensibiliser à mieux s’organiser pour concilier vie de foyer et vie professionnelle.

Comment gérez-vous cela dans votre propre vie, Madame ?

Actuellement, j’ai la chance de travailler à la maison, mon organisation est flexible. La matinée est consacrée à ma famille : les petits soins, le déjeuner, l’entretien de la maison. À partir de 8h30, je commence le travail. Vers 13h, je m’occupe du repas, même si la bonne est là ou qu’une autre personne m’aide, c’est moi-même qui cuisine la sauce pour mon mari. Je pense que c’est là le secret. Quand je finis ma pause, je retourne travailler. Le soir est consacré à mes enfants, à mon mari, on rigole, on partage des moments ensemble. Quand je pars en mission, je prépare des sauces à l’avance que je laisse au frigo ; la bonne fait le riz et tout le reste est déjà prêt. J’organise tout cela parce que je veux être une femme accomplie dans mon foyer. Là où je travaille, mon bonheur dépend aussi de ma capacité à atteindre les résultats attendus. Donc, chaque élément compte pour moi.

Pour clore cette interview, Madame Lydie, quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes filles qui aspirent à intégrer un foyer ?

 Mon premier message aux femmes est de les inviter à être autonomes. Lorsque vous êtes autonome, que vous avez une vie professionnelle et que vous développez en vous des capacités de leadership, vous serez à même d’assumer votre rôle d’épouse tout en étant une femme épanouie professionnellement. Je suis féministe, je milite pour la promotion des droits des femmes. Tout mon combat vise l’autonomisation des femmes ; il faut que les femmes soient en mesure de jouir de leur vie et de leurs droits fondamentaux.

Interview réalisée par:

Karifa Kansan Doumbouya

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