Transition Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Liberal (MoDeL), critique sévèrement les mouvements de soutien en faveur de la transition guinéenne. Il accuse les artistes et les journalistes de contribuer à la pérennisation de la dictature dans le pays, dénonçant des comportements qu’il juge « malsains » et nuisibles au développement de la Guinée.

Aliou Bah, leader du MoDeL, s’est exprimé sur les récents mouvements de soutien à la transition en Guinée. Dans un tweet publié sur son compte X, il a fustigé les jeunes qui estiment que les anciens dirigeants politiques sont responsables des problèmes actuels du pays. « Décidément, il est plus facile de répéter les mêmes bêtises que de se remettre en cause. Pour noyer la pertinence du débat public, il est fréquent d’entendre certains jeunes faire croire que les problèmes de la Guinée se réduisent aux aînés politiques ou aux fonctionnaires. »

  L’homme politique a poursuivi en dénonçant ce qu’il décrit comme « l’instauration de la fainéantise » au sein de la jeunesse guinéenne, un comportement qu’il attribue à l’État depuis les premières heures du pays. Selon lui, « en réalité, depuis les premières heures de notre pays, l’État a instauré la fainéantise comme mode de comportement toléré auprès de la jeunesse. Les artistes pyromanes, les journalistes alimentaires et les organisateurs rapaces de tournois de football, ont toujours été les catalyseurs et amplificateurs de la dictature en Guinée. »

Il a également évoqué des exemples historiques pour illustrer ses propos. Le leader politique a rappelé comment, sous le régime du Général Lansana Conté, les jeunes étaient influencés par des pratiques corrompues : « Pour ne citer que quelques exemples illustratifs, notre adolescence a été bercée par les éditoriaux démagogiques de la RTG, dont celui de Louis Auguste Le Roi qui qualifiait le Général Lansana Conté de roi des cultivateurs ‘Sené Samo’. Et pourtant, la majorité de sa population vivait dans une faim indescriptible. »  

Il a aussi dénoncé le tournoi de football Hadja M’mah Camara, financé et médiatisé davantage que le championnat national, et qu’il décrit comme « le rendez-vous de la dépravation des dirigeants avec les jeunes filles et de la corruption de la jeunesse. »

M. Bah conclut que ces pratiques, qu’il qualifie de « malsaines », ne relèvent pas de la liberté d’opinion mais sont des comportements destructeurs qu’il faut combattre pour le bien de la nation. « Ces pratiques sont loin d’être une question de liberté de choix ou d’opinion. Mais plutôt des travers comportementaux qui méritent d’être combattus pour empêcher d’induire les dirigeants en erreur, de diviser davantage les populations, et d’inspirer mal les plus jeunes à travers les mauvais exemples. De tels actes contribuent à rétrograder les mentalités et favorisent la longévité du système démoniaque qui a toujours rongé les intérêts de la Guinée et de ses populations. »

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info