vendredi, novembre 22, 2024
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Mandiana : des gérants d’usines d’eau accusent les autorités locales d’extorsion

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Dans la préfecture de Mandiana, des gérants d’usines de production d’eau minérale accusent certains administrateurs locaux d’extorsion financière. Ces entrepreneurs, qui investissent dans la production d’eau potable, se disent victimes de pressions incessantes et non justifiées, menaçant la viabilité de leurs activités.

À Mandiana, les gérants d’usines de production d’eau minérale sont en proie à des sollicitations financières abusives de la part de divers services administratifs locaux. Ces pratiques auraient conduit certains entrepreneurs à fermer leurs usines, poussés par le besoin de clarifier leur situation et de poursuivre leurs activités en toute légalité.

Souleymane Diakité, gérant de l’usine d’eau Fanta à Limania, expose la situation : « Nous avons plus de trois usines, et parfois, le marché est très lent. Mais malgré cela, il y a des services différents qui viennent les jours du marché réclamer de l’argent, en nous disant qu’ils reviendront pour le reste. Ce que nous aimerions, c’est savoir quels services sont habilités à réclamer les taxes liées à l’eau et connaître le montant total à payer par an. Il serait préférable que nous n’ayons pas à faire face à des individus sans cachets sur leurs papiers, demandant parfois jusqu’à 600 000 Fg en prétendant venir de Morodou ou Mandiana. »

Moussa Keita, également touché par ces pratiques, ajoute : « Ce que nous voulons comprendre, c’est quels documents il faut posséder pour éviter d’être arnaqué. Plusieurs personnes passent souvent dans nos locaux, prétendant être de l’environnement, du contrôle de qualité, ou de l’impôt. Une fois, quelqu’un est venu nous faire payer pour canaliser l’eau ; après avoir pris l’argent, il a disparu. Cette situation a créé un manque de confiance et a poussé certains à fermer leurs usines. »

Diabaté Djibaty, gérant d’une usine à Kodiaran, demande une action immédiate : « Plus de quatre services viennent régulièrement sans ordre de mission, prétendant être en mission de contrôle, mais ne réalisent jamais le travail annoncé. Ils demandent systématiquement 500 000 Fg. Nous appelons les autorités à organiser mieux ces interventions pour mettre fin à ce désordre. Nous sommes tous ici pour servir la nation. »

Mohamed Keita, chef de la cellule de contrôle qualité à Mandiana, réagit aux accusations : « Je suis vraiment surpris d’apprendre cela. La cellule que je gère est uniquement là pour préserver la santé des personnes. Nous fréquentons rarement les usines d’eau en raison du manque de personnel. Si nous visitons ces lieux et trouvons que les filtres et les bassins sont sales, nous imposons une amende. »

Toumany Kouyaté, Directeur préfectoral du commerce, de l’industrie et des PME de Mandiana, invite les entrepreneurs à signaler les abus : « Si des personnes malintentionnées viennent les rançonner, nous sommes vraiment désolés, ce n’est pas notre vocation. Il est crucial que nous soyons informés de ces pratiques pour pouvoir prendre les mesures nécessaires. Une fois que nous recevons ces informations, des actions seront entreprises. »

La situation à Mandiana révèle des dysfonctionnements graves qui sapent la confiance des entrepreneurs envers les autorités locales. Les autorités sont appelées à intervenir rapidement pour restaurer l’ordre et assurer un environnement de travail stable pour les PME. Rappelons qu’un précédent cas de corruption dans la préfecture a conduit à la condamnation d’un responsable, dont le dossier est actuellement examiné par le juge de paix de Mandiana.

De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info

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