Ce dimanche 26 août 2024, un silence lourd s’est abattu sur le quartier de Bantounka 1. Mariama Diouldé et sa jeune sœur Oumou Hawa ont été retrouvées sans vie dans leur atelier de couture, victimes d’une tragédie aussi inattendue que déchirante.
C’était un dimanche comme les autres à Bantounka 1. Le quartier, habituellement animé par les rires des enfants et le va-et-vient des habitants, a été soudainement plongé dans la consternation. Ce jour-là, Mariama Diouldé et sa petite sœur Oumou Hawa ne sont jamais rentrées à la maison.
Le Chef de quartier, Sékou Mara, se souvient précisément de l’appel qui allait bouleverser sa journée : « On m’a appelé quand je me reposais à la maison pour m’informer qu’il y a eu deux corps retrouvés dans le quartier ici à Bantounka 1. Il s’agit d’une dame Mariama Diouldé et d’une fille de nom de Oumou Hawa. » Dans ses mots, on devine le choc, l’incrédulité face à la nouvelle qui venait de lui parvenir.
La veille au soir, Mariama et Oumou, après une longue journée de travail à l’atelier de couture, ont cherché à se réchauffer. Elles ont allumé un fourneau à charbon, un geste simple et quotidien, mais lourd de conséquences. « Elles ont mis du charbon dans le fourneau, elles ont allumé le feu, ne connaissant pas le danger du gaz carbonique, alors elles se sont enfermées, » raconte Sékou Mara, la voix empreinte de gravité. « Elles sont restées dans ça, je crois finalement elles ont été étouffées, asphyxiées par le gaz carbonique. »
Pendant ce temps, à la maison, l’inquiétude montait. Les parents, habitués à entendre la voix rassurante de leurs filles lorsqu’ils les appelaient, n’obtenaient cette fois aucune réponse. « D’habitude, les parents les appellent, elles répondent, mais pour le cas d’aujourd’hui, ça a été le contraire. Ils ont appelé plusieurs fois, elles ne répondaient pas. » L’inquiétude s’est alors transformée en peur. Décidés à comprendre ce qui se passait, les parents se sont rendus à l’atelier. La porte était fermée, le silence inquiétant. « Ils ont défoncé la porte, ils ont trouvé que les deux étaient couchées, asphyxiées, mortes. »
Ce drame, survenu dans un lieu qui symbolisait pour ces deux sœurs l’espoir et le travail, a laissé le quartier de Bantounka 1 sous le choc. Les voisins, les amis, tout le monde s’interroge : comment un geste aussi anodin a-t-il pu emporter deux vies ? La perte de Mariama et Oumou rappelle cruellement les dangers invisibles auxquels chacun peut être confronté, sans même s’en rendre compte.
Aujourd’hui, la famille pleure ses filles, les souvenirs de Mariama et Oumou hantent chaque parent et connaissances. Ce drame évoque la nécessité de sensibiliser davantage aux risques du gaz carbonique, un tueur silencieux qui a volé la vie de deux jeunes femmes pleines d’avenir.
Mamadou Hady Baldé, pour Laguinee.info