Aliou Bah, leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), critique sévèrement la junte militaire guinéenne en dénonçant son recours à la répression des manifestations publiques. Dans un post sur Facebook, il compare cette gestion à celle d’un malade qui refuse de se soigner, préférant masquer ses symptômes.

 Aliou Bah, figure politique et  leader du MoDeL, s’est exprimé de manière incisive sur la gestion du pays par la junte militaire au pouvoir depuis septembre 2021. Sur son compte Facebook, il a dénoncé le choix des autorités de  « réprimer systématiquement les manifestations publiques« , qu’il qualifie de signe d’un « manque d’intelligence et de responsabilité » .

Bah a souligné que  « la colère, la déception et le désespoir sont des ressentiments qu’une population peut et doit avoir lorsque la gouvernance publique n’est pas à son avantage » . Il estime que ces émotions, qu’elles soient exprimées ou non, finiront par « rattraper toujours les auteurs » .

Dans son message, Aliou Bah a également mis en garde contre les conséquences d’un silence imposé au peuple, en citant un adage :  « il faut avoir peur d’un peuple qui ne parle plus » . Il a comparé la gestion de la junte à celle d’une personne malade qui,  « au lieu de se soigner, pense pouvoir empêcher son organisme de montrer des symptômes dont la fièvre par exemple » . Bah a posé une question rhétorique :  « Faut-il cacher sa maladie avec une fausse apparence (boubou blanc, costume, parfum…) ou bien l’exposer aux spécialistes pour en trouver le remède ? » 

Critiquant l’état actuel du pays, Bah a affirmé :  « Nous sommes un pays où l’opportunisme, le mensonge, la violence et l’hypocrisie sont les normes de fonctionnement de l’État » . Il a conclu en soulignant que  « les dirigeants sont toujours naïfs à se croire puissants à travers les louanges des démagogues et courtisans » .

Les propos d’Aliou Bah mettent en lumière le malaise grandissant au sein de la population guinéenne face à la gestion autoritaire de la junte. Alors que la répression s’intensifie, les tensions risquent de s’aggraver, exposant davantage le pays à des bouleversements imprévisibles. Bah rappelle l’urgence d’un dialogue entre le pouvoir et la population pour éviter une situation explosive, soulignant qu’il est préférable d’écouter la population plutôt que de lui  « imposer un silence dont nul ne peut contrôler les conséquences » .

Boundèbengouno, pour Laguinee.info