Face à l’afflux de migrants munis de faux passeports ivoiriens, le Maroc a décidé de réintroduire l’obligation de visa pour les ressortissants de la Côte d’Ivoire. Cette mesure, mise en place pour une période expérimentale de deux ans, vise à renforcer la crédibilité des passeports ivoiriens et à contrôler les flux migratoires vers l’Europe.
Le Maroc a décidé de réintroduire l’obligation de visa pour les citoyens ivoiriens, une mesure qui prendra effet le mois prochain pour une période expérimentale de deux ans. Cette décision intervient après la découverte de flux migratoires utilisant des « faux passeports ivoiriens » pour atteindre la côte méditerranéenne en direction de l’Europe.
Le ministère ivoirien des Affaires étrangères a annoncé que cette mesure vise à garantir la « crédibilité du passeport ivoirien ». Selon le ministère, des réseaux de trafiquants d’immigrés fournissent de faux passeports et tampons ivoiriens aux migrants clandestins cherchant à rejoindre l’Europe. « Sur les 14 800 migrants qui ont débarqué à Lampedusa (île italienne), 170 se sont présentés comme des citoyens ivoiriens. Cependant, seuls 46 d’entre eux ont été identifiés comme des ressortissants ivoiriens », a précisé le ministère dans un communiqué.
Le Maroc, en tant que point de transit clé pour les migrants clandestins en route vers l’Europe, a renforcé la surveillance de ses frontières. L’année dernière, les autorités marocaines ont empêché 75 184 personnes d’émigrer illégalement vers l’Europe, selon le ministre marocain de l’Intérieur.
Il est important de noter que les citoyens marocains souhaitant se rendre en Côte d’Ivoire restent exemptés de visa. De plus, les Ivoiriens titulaires d’un passeport diplomatique ou de service, d’une carte de séjour marocaine ou d’un visa Schengen sont également exemptés de cette obligation.
Une évaluation de l’impact de cette mesure sera effectuée à la fin de la première année. Bien que la décision soit « douloureuse pour certains de nos compatriotes », elle est jugée nécessaire pour endiguer l’utilisation de faux passeports et pour renforcer le contrôle des flux migratoires vers l’Europe.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info