Le mercredi 14 août 2024, cinq enseignants contractuels de Tougué ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis pour avoir participé à un attroupement perturbant la tranquillité publique. Lors de l’audience, ils ont expliqué les raisons de leur manifestation, mettant en cause la Direction Préfectorale de l’Éducation (DPE) pour une omission cruciale.
L’audience s’est ouverte à 13h20, avec la lecture des charges retenues contre les enseignants Abdourahmane Diogo Baldé, Djibril Traoré, Younoussa Barry, Amadou Mouctar Baldé, et Amadou Barry. Ces derniers ont reconnu avoir participé à un attroupement, mais ont justifié leur action par l’absence de transmission de leur liste d’évaluation pratique. « Nous n’avons eu d’autre choix que de manifester pour faire entendre notre voix, » a déclaré Abdourahmane Diogo Baldé, l’un des enseignants condamnés. Tous ont expliqué que leur frustration provenait du fait que la liste des enseignants contractuels ayant participé à l’évaluation pratique n’avait pas été transmise par la DPE.
Le chef de la section planification du DPE, M. Mamadou Yaya Baldé, a été appelé à la barre en tant que témoin. Il a admis que la liste soumise n’était pas complète en raison de problèmes techniques : « Il y a eu un problème de connexion au réseau pendant la soumission de la liste, ce qui a causé cette omission que nous regrettons vraiment. » Malgré cette reconnaissance, M. Baldé a précisé que « seuls 73 contractuels ont été retenus, car ce sont exclusivement ceux-ci dont les informations ont été transmises. »
Le juge a exprimé sa surprise face à cette situation, soulignant que « leur présence ici est le résultat d’un manque de travail adéquat. » Le juge a également demandé pourquoi d’autres informations n’avaient pas été transmises, mais M. Baldé a préféré ne pas divulguer de détails supplémentaires sur les responsabilités internes.
La Secrétaire Générale du Syndicat National de l’Éducation (SNE), Madame Assiatou Sidibé, a confirmé cette omission lors de son témoignage. « Ce n’était pas toute la liste qui avait été remontée, » a-t-elle déclaré avant de regagner sa place.
Après délibération, le juge a reconnu les cinq enseignants coupables d’un attroupement et les a condamnés à trois mois de prison avec sursis. Malgré cette condamnation, les enseignants de Tougué, par l’intermédiaire de leur coordination préfectorale, envisagent de porter plainte contre la DPE si leur situation n’est pas rétablie. « Nous voulons simplement être rétablis dans nos droits, » a conclu Amadou Mouctar Baldé, un des enseignants condamnés. Cette affaire met en lumière les dysfonctionnements administratifs persistants au sein du système éducatif guinéen.
Thierno Nouhou Baldé , pour Laguinee.info