De retour de Kigali où il a assisté à l’investiture de son homologue Paul Kagame, le président de la transition guinéenne, Général Mamadi Doumbouya, a été accueilli par une foule nombreuse à Conakry. Cette réception a cependant été critiquée par certains, notamment Aliou Bah, président du MoDeL. 

Sur son compte Facebook, Bah a exprimé ses doutes quant à la sincérité de cet accueil : « Mobiliser les chômeurs et fonctionnaires à travers des billets de banque et de la pression pour accueillir un dirigeant non élu, est plus un indice de désespoir que de popularité. »

Le leader va plus loin en qualifiant cette pratique de « rétrograde » et en la décrivant comme une habitude « ridicule des pays de dictature », où « les mentalités sont affectées par l’extrême pauvreté et le manque d’éducation ». Selon lui, cette situation expose les citoyens à « la dépendance, l’indignité et la manipulation».

ll ajoute que « la formule la plus simple pour mesurer la popularité, ce sont les élections libres, transparentes et inclusives», qui permettent de mettre en compétition des candidats « légalement et moralement qualifiés ».

M. Bah critique également l’utilisation de la propagande et la répression des manifestations comme des moyens de « saigner les ressources publiques », suggérant que les « businessmen de la crise » en tirent profit.

L’homme politique conclut en soulignant que « les applaudissements » peuvent être trompeurs : « Notre histoire politique nous a prouvé que ceux qui disent “Vive le président !” sont les mêmes qui diront “À bas le président!” ; c’est l’effet de la conviction du ventre et de la misère du cerveau. » 

Il se moque enfin de ceux qui cherchent grandeur et reconnaissance par « l’illusion », notant que « les manifestations publiques sont interdites, sauf celles qui font les louanges des dirigeants auto-proclamés ! »

Boundèbengouno, pour Laguinee.info