Le Nigeria est secoué depuis plusieurs semaines par des manifestations sociales contre la vie chère. Plus d’une dizaine de personnes ont été tuées lors des recentes frondes. Le président Bola Tinubu a finalement rompu son silence ce dimanche. Il a qualifié les manifestations de »politiques » et a appelé à leur suspension, ouvrant la voie au dialogue.
« En tant que président de ce pays, je dois assurer l’ordre public. Conformément au serment constitutionnel de protéger la vie et les biens de chaque citoyen. Notre gouvernement ne restera pas les bras croisés et ne permettra pas à quelques personnes ayant un agenda politique clair de déchirer cette nation. Dans ces circonstances, j’enjoins par la présente les manifestants et les organisateurs à suspendre toute nouvelle manifestation et à créer un espace de dialogue », a déclaré Bola Ahmed Tinubu.
Cependant, cet appel au dialogue a été rapidement rejeté par les manifestants, qui reprochent à leur président de ne pas répondre à leurs revendications.
« Je suis vraiment déçue de ce que le président a dit ce matin dans son discours parce qu’il n’a même pas mentionné notre dialogue, il n’a pas mentionné nos demandes, il nous a juste raconté des histoires qui ne nous concernent pas », a regretté Ayisat Omolara, une manifestant, selon africanews.
Les Nigérians protestent contre la mauvaise gouvernance et la cherté de la vie. Ils ont annoncé de nouvelles manifestations ce lundi, mais la police a promis de sévir avec fermeté.
« Il ne doit plus y avoir de rassemblement ici ou ailleurs. Tout rassemblement de ce type est illégal et illicite et si un tel rassemblement existe, nous allons appliquer toute la rigueur de la loi. », a mis en garde Adegoke Fayoade, commissaire de police de Lagos.
Selon Amnesty International, depuis le début de la grogne, neuf manifestants ont été tués lors d’affrontements avec la police, tandis que quatre autres ont été tués par une bombe. La police nigériane conteste ces chiffres.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info