Ce jeudi 1er août 2024, des milliers de jeunes Nigérians ont envahi les rues pour protester contre la crise du coût de la vie, la pire depuis une génération. Les forces de sécurité ont réagi en utilisant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants dans plusieurs villes, y compris Abuja, Bauchi et Borno.
Selon l’AFP, les manifestations, déclenchées par une crise économique et une inflation record, ont attiré des milliers de jeunes dans les rues de plusieurs villes nigérianes. Les protestataires demandent le rétablissement des subventions pour le gaz et l’électricité, ainsi que des actions concrètes pour résoudre les crises sécuritaires et économiques persistantes.
À Abuja, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une foule rassemblée à quelques kilomètres de la Villa présidentielle, malgré une ordonnance judiciaire limitant la manifestation à un stade. Des incidents similaires ont été rapportés dans les États de Bauchi et de Borno, régions déjà affectées par des conflits.
Notre source rapporte que les fonctionnaires nigérians, souvent accusés de corruption, sont parmi les mieux payés d’Afrique, ce qui contraste fortement avec la pauvreté et la faim dont souffre une grande partie de la population, malgré le statut de producteur majeur de pétrole du pays.
Les routes ont été bloquées dans certaines zones par des manifestants ou des forces de sécurité, tandis que de nombreuses entreprises ont fermé par crainte de violences similaires aux manifestations meurtrières de 2020 contre les brutalités policières ou à celles observées récemment au Kenya.
Les manifestants, portant des pancartes, des cloches et le drapeau vert et blanc du Nigeria, ont chanté des slogans en exigeant notamment le rétablissement des subventions pour le gaz et l’électricité. « Les gens en ont assez et sont en colère parce que nous méritons mieux », a déclaré Jude Sochima, un manifestant à Abuja.
Les manifestations, prévues initialement pour durer dix jours, continueront jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites, selon Omoyele Sowore, ancien candidat à la présidence et l’un des organisateurs. Les manifestants expriment également leur mécontentement face aux crises sécuritaires meurtrières dans le nord, que le président Bola Tinubu avait promis de résoudre. Quatorze mois après son entrée en fonction, les difficultés économiques et sécuritaires persistent, exacerbées par une inflation record et des politiques économiques controversées.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info