Le danger de dire que des adultes ont le droit de disparaître » pour banaliser l’enlèvement de deux activistes de la société civile, est qu’on accrédite en même temps la thèse selon laquelle lorsque des adultes sont enlevés même dans le cadre du grand banditisme, cela peut être assimilé sans doute à une « disparition volontaire ». L’État n’aurait donc pas à déployer des moyens pour les retrouver.
Un gouvernement doit savoir communiquer.
Ce n’est pas qu’une simple affaire d’éloquence.

La Guinée a connu il y a peu de temps, des cas d’enlèvement visant notamment des hommes d’affaires. Mais personne n’avait parlé d’adultes qui auraient usé d’un prétendu droit de disparaître. L’État s’était plutôt employé, des mois durant, à rechercher les auteurs de ces crimes. Dans un des cas, les ravisseurs sont même passés devant le Tribunal. Voilà comment doit agir un État.

En tout état de cause, personne n’est dupe.

Me Mohamed Traoré