La soirée du jeudi 25 juillet restera gravée dans la mémoire de Houmou Diarré. Ce jour-là, les résultats des examens de sortie de l’enseignement technique de la formation professionnelle et de l’emploi ont été proclamés, révélant une nouvelle extraordinaire pour cette jeune femme de Kankan.

Houmou, candidate à l’École Normale des Instituteurs (ENI), a été classée première de la République en option éducation préscolaire. Lorsqu’elle a été rencontrée par notre correspondant à son domicile dans le quartier de Bordo, elle ne pouvait contenir sa joie. « Je suis vraiment très contente et je rends gloire à Dieu pour avoir été première au niveau national, » a-t-elle déclaré, un sourire radieux illuminant son visage.

C’est aux environs de 15 heures que l’une de ses camarades l’a appelée pour l’informer de la publication des résultats. « Elle m’a dit qu’elle avait vu que j’étais la première de la République au compte de l’ENI. J’ai sauté de joie et j’ai immédiatement partagé la bonne nouvelle avec mon époux qui m’a toujours soutenue durant toutes mes trois années d’études, » raconte-t-elle, encore émue.

Mais quel est le secret de sa réussite ? Houmou n’hésite pas à le partager : « Mon secret a été la révision. Je révisais beaucoup et je ne m’absentais jamais à l’école. J’ai suivi tous les programmes au cours de ces trois années à l’ENI. Et, je crois que c’est le fruit du mérite. » 

Mariée et mère de trois enfants, concilier sa vie de famille et ses études n’a pas été une tâche facile. Cependant, grâce au soutien indéfectible de son mari, elle a réussi à surmonter les défis. « Je profite pour remercier mon tendre époux qui m’a permis de réaliser ce rêve d’être institutrice. Tout est possible pour une femme quand tu t’entends bien avec ton mari. Chaque matin, avant d’aller à l’école, je m’acquittais de mes devoirs de femme, je préparais à manger pour les enfants. Même pour mes stages, mon mari a toujours été compréhensif, » témoigne-t-elle avec reconnaissance.

Houmou tient également à adresser un message aux femmes mariées qui hésitent à poursuivre leurs études : « Pour celles qui pensent qu’une fois mariée, tu ne peux plus poursuivre tes études, moi je leur dis que c’est faux. La preuve est que moi je suis au foyer et mère de trois enfants, mais voilà aujourd’hui après trois ans d’études, j’ai validé mon examen en étant première de la République. » 

Depuis Kankan, Karifa Doumbouya pour Laguinee.info