Un ordre de mission récemment divulgué révèle que le ministre de la Jeunesse et des Sports de la Guinée, Kéanmou Bogola Haba, a voyagé avec sa famille pour assister aux Jeux Olympiques de Paris, aux frais des contribuables guinéens. La polémique enfle alors que les critiques dénoncent un acte de népotisme au sein du gouvernement.
Depuis quelques heures, une image circule largement sur les réseaux sociaux montrant un ordre de mission signé par le général Amara Camara, ministre secrétaire général de la présidence de la République. Ce document autorise Kéanmou Bogola Haba, ministre de la Jeunesse et des Sports, son épouse Marie Tewa Keïta, et leur enfant Alfred Bogola Haba, à se rendre aux Jeux Olympiques de Paris. La mission inclut « vingt-quatre (24) jours d’indemnités pour + billet aller/retour pour chacun » pour un montant dépassant 275 millions de francs guinéens.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes critiquent cet ordre de mission, y voyant un symbole flagrant de népotisme. « Dans la ‘refondation’ à la guinéenne, le ministre de la Jeunesse et des Sports de la junte voyage avec sa famille ‘épouse et enfant’ pour participer aux JO aux frais du contribuable guinéen. Son fils est parmi la délégation officielle avec les avantages qu’ils faut. Seul Dieu sait… », a tweeté Abdoulaye Oumou Sow, illustrant la frustration populaire.
Un observateur anonyme note également : « C’est avalisé jusqu’à la présidence de la République, puisque l’ordre de mission est visé par le ministre secrétaire général de cette dernière », rapporte ledjely.com.
En réponse aux critiques, un cadre du ministère, s’exprimant depuis Paris, a défendu la décision : « Que les gens s’évertuent à chercher des poux sur des crânes rasés. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que c’est là une décision souverainement prise par l’État guinéen. Sinon, comment expliquez-vous que le document soit signé par le général Amara Camara ? Des quotas ont été accordés à tout le monde. Le président de la République a eu un quota de 20 personnes. De même, Bah Oury est ici avec son épouse, prise en charge de la même façon par l’État. Le cas du ministre Bogola n’est nullement isolé ».
Malgré les explications fournies par le ministère, l’indignation reste vive. Un acteur de la société civile, ayant requis l’anonymat, s’interroge : « Quand des responsables d’un pays peuvent s’autoriser une telle chose, comment peuvent-ils espérer convaincre les citoyens qu’ils sont là pour une gestion vertueuse et que la CRIEF a une quelconque légitimité », rapporte notre source.