Dans une interview accordée à la BBC, le Premier ministre Bah Oury a évoqué la fermeture de plusieurs médias guinéens. Il a indiqué un climat de confiance rompu et la nécessité de préserver la stabilité du pays.
Le 22 mai dernier, les agréments et fréquences de plusieurs médias, dont Fim FM, Djoma Médias et Espace FM, ont été retirés. Bah Oury a exprimé sa déception face à la dynamique d’affrontement choisie par certains médias, contrairement à ses efforts d’apaisement.
Bah Oury a déclaré : « Le climat de confiance a été rompu. Il faut laisser le temps au temps pour amener à une reconsidération complète de ce dossier. Parce que personnellement, très tôt, je me suis engagé pour une normalisation. J’ai été fortement déçu de constater que l’action que j’ai menée n’a pas été accompagnée de manière intelligente par ceux et celles qui pouvaient bénéficier de cette normalisation. »
Le Premier ministre a également souligné : « Nous ne pouvons pas tolérer des médias qui peuvent contribuer à accentuer un climat de haine et des formes de déstabilisation du pays. Nous sommes dans un contexte de transition. Nous sommes également dans un contexte régional fragilisé. En interne, nous avons à faire face à beaucoup de situations où nous devons veiller à la stabilité du pays. »
Il a ajouté que « des médias ont contribué au génocide au Rwanda, cela fait trente ans maintenant. La guerre civile en Côte d’Ivoire a été alimentée fortement par des médias ultra-partisans. Nous ne pouvons pas nous permettre, en République de Guinée, de fermer les yeux sur tout aspect susceptible de contribuer à la déstabilisation de notre pays. »
Bah Oury a insisté sur l’engagement du gouvernement envers une presse libre et objective : « La Guinée, les autorités guinéennes veulent une presse innovante, une presse qui assume les principes déontologiques du métier de journaliste. Et ça, c’est une orientation qui ne fait aucun doute. »
Actuellement, en raison de la fermeture de ces médias, de nombreux journalistes se retrouvent au chômage forcé, peinant à joindre les deux bouts. Cette situation soulève des questions sur l’avenir de la liberté de la presse en Guinée et sur les mesures que le gouvernement pourrait prendre pour garantir un environnement médiatique stable et responsable.