La construction anarchique bas son plein sur toute l’étendue du territoire guinéen. Dans la capitale Conakry, ce fléau fait souvent l’objet des inondations, endeuillant de nombreuses familles. À Kobaya, précisément dans le bas-fond, l’heure est grave, les citoyens vivent dans le risque élevé des inondations en cette saison pluvieuse. Ils interpellent l’Etat à travers l’Habitat pour réglementer le secteur de l’urbanisme dans le bas-fond, rapporte laguinee.info à travers un de ses journalistes.
Kobaya, un quartier situé dans la nouvelle commune de Lambanyi. Autrefois, cette localité était très propice à la culture maraîchère, mais aujourd’hui, elle a cédé au profit de la construction anarchique de bâtiments. Dans le bas-fond, l’heure est grave, des maisons émergent partout sans aucun plan de lotissement ni le respect des normes. Cette situation inquiète à plus d’un Mohamed Keïta.
« Comme vous le constatez, les gens construisent pêle-mêle. Il n’y a pas de fossé ni rien. Celui qui vient, il construit comme il le veut. Il n’y a pas de route pour l’eau. Il y a des maisons ici, dès qu’il y a la pluie personne ne dort et tous les matelas et objets sont au-dehors. Nous vivons tous comme ça dans ce bas-fond. Là où l’eau devait partir, les maisons sont déjà construites sur les lieux. Si le mois d’août arrive ici, ce sont des problèmes. Le risque de l’inondation est très élevé. Il y assez de maisons ici où il y a l’eau. La route principale est complètement consommée », déclare-t-il.
Dans le bas-fond, c’est de l’anarchie! Tout le monde se met à construit comme bon lui semble. Pas de contrôle de l’Habitat. Les routes principales qui devaient servir de circulation sont bloquées. Ce qui constitue un risque élevé de l’inondation en cette période pluvieuse. Moussa Kaba, ingénieur, trouvé sur les lieux, explique : « Par rapport à la construction anarchique, l’Habitat devait veiller là-dessus. Aujourd’hui, partout dans le pays, c’est presque comme ça. À Kobaya ici, chacun construit et après la construction, ils font sortir leur caniveau dehors, alors que les routes ne sont pas encore construites. Et cela, si chacun fait comme ça sans respecter la pante de drainage adéquat, lorsque l’eau s’évacue, elle va se stagner chez les autres. Cela fait que le problème d’inondation commence à gangrener Kobaya précisément dans le bas-fond. Donc, ceux qui sont chargés pour des contrôles s’ils ne le font pas, chacun ferra ce qu’il veut. C’est pourquoi cette construction pêle-mêle. » , dit-il .
Préoccupé par cette même situation, cet autre citoyen résidant dans ce bas-fond, sous anonymat interpelle l’État guinéen plus particulièrement l’Habitat à jouer son rôle dans cette localité pour éviter de pires inondations.
« Il faudrait que l’Etat s’intéresse beaucoup à la construction en Guinée. Parce que, tout le temps, on déguerpit les gens. Ce qui fait mal, lorsque la population construit aujourd’hui et demain, on vient dire que vous n’êtes pas bien placé, cela fait mal. Il faut contrôler la construction pour éviter ces situations pareilles. Kobaya, n’est pas totalement construit, c’est maintenant de venir contrôler la construction. Cela va nous éviter des déguerpissements et des inondations qui appauvrissent les citoyens», interpelle-t-il l’Etat guinéen.
L’intervention de l’État guinéen est plus que nécessaire dans ce bas-fond pour réglementer la construction anarchique qui y bat son plein. Cela pourrait éviter des inondations et le déguerpissement dont certains citoyens sont victimes à travers le pays.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info