En République Démocratique du Congo (RDC), 22 militaires ont été condamnés le 8 juillet 2024 à la peine de mort par la Cour militaire de Butembo, dans le Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Ils ont été déclarés coupables des faits de « lâcheté, dissipation des munitions de guerre et pillages », ce qui porte à une cinquantaine le nombre de peines capitales prononcées pour les mêmes motifs en une semaine. Après ces condamnations, la société civile appelle la justice militaire à se saisir également des officiers hauts gradés, qu’elle accuse de détournements de fonds dans le cadre des opérations contre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
Selon la société civile du Nord-Kiv, les condamnations d’une cinquantaine des militaires congolais à la peine de mort dans l’Est de la RDC ne sont pas suffisantes. Pour elle, la justice militaire doit encore se saisir des dossiers des officiers hauts gradés accusés d’avoir détourné des fonds destinés aux opérations et de fuir devant l’ennemi dans le cadre des opérations contre la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, rapporte Laguinee.info à travers un de ses reporters.
Pour John Banyene, président de la société civile du Nord-Kivu, il faut aussi améliorer la prise en charge des troupes et surtout sanctionner les officiers qui poussent leurs soldats à fuir devant l’ennemi : « Pourquoi on doit seulement se rabattre sur les militaires de rang et laisser tous ces grands commandants qui détournent l’argent destiné à la logistique des militaires, destiné à la ration des militaires ? Ils circulent, ils sont là, sans pour autant être inquiétés. Et là, nous disons qu’il y a deux poids deux mesures. »
L’armée quant à elle, a qualifié d’exemplaire la décision du tribunal militaire garnison de Butembo. Car elle encouragera les militaires au front à affronter l’ennemi avec bravoure, sans recul. Cette action de la justice militaire va remobiliser les troupes dans leurs combats contre les rebelles du M23, selon le lieutenant Reagean Mbuyi, porte-parole de l’armée pour le front nord. « Ce procès était purement un procès pédagogique. Pourquoi pédagogique ? C’est surtout dans le cadre opérationnel. Cette action de la justice militaire encouragera encore davantage tout militaire à affronter l’ennemi avec bravoure et sans recul. Vous le verrez même maintenant, là : les opérations seront encore meilleures comme cela a été auparavant », affirme-t-il.
Pour rappel, la justice avait condamné ces militaires pour « lâcheté, dissipation des munitions de guerre et pillages ».
Ibrahima Timbo Barry, pour Laguinee.info