Le premier sommet des Chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) s’est achevé ce samedi, marquant un tournant historique pour cette nouvelle organisation régionale. Le centre des conférences Mahatma Gandhi a été le théâtre de discussions cruciales, débutées par les discours percutants des trois chefs d’État, tous en tenue militaire.
La conclusion la plus marquante de ce sommet est sans doute l’annonce de la présidence tournante de l’AES, confiée au Mali. Le Colonel Assimi Goïta, désormais à la tête de l’Alliance, a la lourde tâche de guider cette union naissante vers des réalisations concrètes. Le prochain sommet des Chefs d’État est prévu pour 2025, la date exacte devant être fixée par voie diplomatique. Par ailleurs, le Burkina Faso a été choisi pour accueillir la première conférence des parlementaires de l’Alliance.
Le sommet a dépassé le cadre purement militaire, annonçant des initiatives économiques ambitieuses. La création d’une banque des investissements AES et la mise en place d’un fonds de stabilisation illustrent la volonté des membres de promouvoir un développement durable et autonome. Les ministres de l’AES ont reçu des instructions claires pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens, atténuant ainsi les effets du retrait de la CEDEAO.
Le développement des infrastructures communes, qu’elles soient énergétiques, agricoles ou logistiques, a également été une priorité. Ces projets visent à renforcer l’intégration régionale et à soutenir la croissance économique des pays membres.
À l’ouverture des travaux, le capitaine Ibrahim Traoré a donné le ton avec un discours enflammé, dénonçant les « valets locaux de l’impérialisme » et les « élites formatées pour agir sur les ordres du maître. » Son rappel vibrant du slogan révolutionnaire « La patrie ou la mort, nous vaincrons » a résonné avec force, évoquant l’héritage du capitaine Thomas Sankara.
Le Colonel Assimi Goïta, nouvellement investi à la présidence de l’AES, a exprimé le souhait de voir une « population AES » circuler librement sans les contraintes bureaucratiques. Cette vision d’une libre circulation est un pilier central pour l’unité et la prospérité des pays du Sahel.
Le sommet a donc non seulement marqué le début d’une coopération militaire renforcée, mais aussi jeté les bases d’une alliance économique et sociale durable. Les décisions prises aujourd’hui témoignent de la détermination des dirigeants à œuvrer pour une véritable indépendance et une intégration régionale profonde, à l’abri des influences extérieures.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info