Ce vendredi matin à Lubero-centre, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, un verdict sans appel a été rendu à l’encontre d’un militaire accusé de plusieurs crimes graves. Condamné par le tribunal militaire de garnison de Butembo, le soldat de deuxième classe du 3201ème bataillon a été reconnu coupable de lâcheté devant les rebelles du M23, de dissipation de munitions, ainsi que de meurtre et tentative de meurtre, rapporte actualites.cd.
Selon notre source, les charges qui pesaient contre lui remontent au 28 juin dernier, quand il a été trouvé à Kaseghe, à une trentaine de kilomètres de son lieu de déploiement autorisé à Kanyabayonga. Selon le tribunal, sa présence à cet endroit sans permission constitue une fuite devant l’avancée des rebelles M23, actifs dans le Sud de Lubero. Pire encore, lors de cette incursion, il aurait utilisé ses munitions de manière abusive, tirant en direction d’une agglomération où il a mortellement blessé une fillette de six ans et blessé grièvement une autre enfant, toutes deux filles d’un officier supérieur des FARDC également déployé à Kaseghe.
Le capitaine magistrat Byamungu Bunamira, président du tribunal, a souligné que ce jugement visait à rétablir la discipline au sein des forces armées en première ligne contre les rebelles. La peine prononcée, la plus sévère possible dans ce contexte, inclut la peine de mort pour les accusations de lâcheté et de meurtre, ainsi qu’une condamnation à dix ans pour dissipation de munitions.
Suite au verdict, le prévenu a immédiatement fait appel de la décision, contestant vigoureusement les accusations portées contre lui. Dans le même temps, une vingtaine d’autres militaires attendent leur propre jugement pour des infractions similaires, y compris la fuite devant l’ennemi et des actes de pillage, dans le cadre de ce même procès qui se déroule dans la cour de la commune rurale de Lubero.
L’audience a attiré une foule de résidents locaux, témoignant de l’importance de cette affaire pour la communauté confrontée aux défis sécuritaires croissants posés par la présence des groupes armés dans la région..
Boundèbengouno, pour Laguinee.info
