Dans l’arène politique sénégalaise, un nouveau bras de fer se dessine entre Ousmane Sonko et l’Assemblée nationale. Le Premier ministre, figure emblématique du nouveau pouvoir, a secoué les institutions en posant des conditions strictes pour la présentation de son programme gouvernemental. Cette initiative inattendue crée une onde de choc au sein du Parlement, où les tensions sont palpables.
Selon yop.l-frii.com, Ousmane Sonko, fidèle à son audace habituelle, exige le rétablissement de dispositions liées à la Primature dans le règlement intérieur de l’Assemblée. Ces dispositions, supprimées en 2019 puis rétablies en 2022, sont au cœur de ses revendications. Il lance un ultimatum clair : sans ces modifications, il n’y aura pas de déclaration de politique générale devant les députés.
Le Premier ministre va encore plus loin en brandissant la menace d’un passage en force. Il évoque la possibilité de présenter son programme directement devant un aréopage de citoyens et d’intellectuels, court-circuitant ainsi l’institution parlementaire. Cette manœuvre, perçue comme une « menace réelle sur le fonctionnement des institutions » par le bureau de l’Assemblée, met en lumière les tensions sous-jacentes entre un exécutif fraîchement élu et un législatif dominé par l’opposition.
L’ampleur de la crise est illustrée par le refus de l’Assemblée de tenir le débat sur le budget prévu le 29 juin. Ousmane Sonko, en jouant cette carte, cherche à asseoir son autorité face à une Assemblée potentiellement capable de censurer son gouvernement. Il tente ainsi de redéfinir les contours du jeu politique, défiant ouvertement les règles établies au nom d’une légitimité populaire revendiquée.
Cette stratégie audacieuse séduit ses partisans mais risque de creuser davantage le fossé avec l’opposition parlementaire. Elle soulève également des questions cruciales sur l’équilibre des pouvoirs dans la jeune démocratie sénégalaise. Alors que le pays retient son souffle, l’issue de ce bras de fer pourrait bien redéfinir les rapports de force au sein des institutions sénégalaises.
Ousmane Sonko joue gros : soit il parvient à plier l’Assemblée à sa volonté, renforçant ainsi son pouvoir, soit il risque de s’enliser dans un conflit institutionnel aux conséquences imprévisibles pour la stabilité du Sénégal.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info