Un nouveau chapitre s’ouvre pour l’industrie minière guinéenne. Ce lundi, à Conakry, le gouvernement guinéen, en collaboration avec l’ONUDI et la société Alteo, a signé un important document de partenariat public-privé. Cette initiative vise à accélérer l’acquisition des compétences nécessaires pour soutenir l’industrie de l’alumine en plein essor dans le pays, rapporte Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
Un projet pour valoriser la main-d’œuvre guinéenne
Depuis un an, le gouvernement guinéen, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et le groupe Alteo travaillent main dans la main pour concrétiser ce partenariat. L’objectif principal ? Offrir aux jeunes Guinéens et Guinéennes une formation de qualité et des opportunités de travail qualifié dans l’industrie de l’alumine.
Alpha Bacar Barry, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, a souligné l’importance de ce projet pour la vision du président de la République. « Ce projet vise à améliorer l’accès aux jeunes de notre pays aux opportunités au travail qualifié dans l’industrie minière particulièrement de la bauxite et de l’alumine dont les capacités et qualités ne sont plus à démontrer. Cependant, plusieurs jeunes formés dans nos institutions tant à l’enseignement technique que Supérieur peinent à trouver un travail qualifié, descente dans les entreprises. Cette problématique est en partie occasionnée par l’inadéquation entre l’offre de formation et les secteurs pourvoyeurs d’emploi. Aujourd’hui, grâce aux efforts du gouvernement depuis le 5 septembre 2021, la Guinée s’apprête à lancer plusieurs industries de transformation surtout dans le secteur minier. C’est pourquoi, le projet de collaboration entre nos ministères de la formation et la société Alteo intervient comme un excellent signal d’une volonté politique de l’État d’une part et de l’autre de la vision soutenue de notre partenaire Alteo à contribuer à la formation de qualité, de façon coordonnée une masse de techniciens et des ingénieurs directement employables par la raffinerie qui va être construite dans la région de Boké», a-t-il déclaré. Il a également rappelé que de nombreux jeunes diplômés peinent à trouver des emplois qualifiés en raison d’une inadéquation entre l’offre de formation et les besoins du marché du travail.
Madame Aminata Kaba, ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a ajouté que ce partenariat est essentiel pour répondre aux défis de l’industrie extractive. « Cet accord représente un engagement ferme entre les acteurs pour réussir le pari de l’adéquation entre les besoins de marché de travail, de la formation des jeunes guinéens et de la transformation de nos industries extractives. Cela permet ainsi de relever les nombreux défis à long terme dont on peut ajouter : de compétitivités, de main-d’œuvre qualifiées pour assurer le transfert de compétences adéquat et favoriser davantage le développement de nos activités minières et de l’économie nationale. La Guinée occupe une place stratégique sur l’échiquier mondial à travers ses réserves de bauxite. Il est de notre responsabilité de capitaliser sur ce potentiel pour en faire un moteur de croissance durable et inclusive tel que ne cesse le rappeler le chef de l’Etat, le général Mamadi Doumbouya », a-t-elle affirmé.
Création de l’école de formation pour les métiers de l’alumine
L’un des piliers de cet accord est la création de l’École de Formation pour les Métiers de l’Alumine de Conakry (EFAC). Cette institution sera un centre névralgique pour la formation de plus de 130 profils techniques spécialisés dans 30 métiers différents. Sofiane Mabouth, directeur général du groupe Alteo, a exprimé sa satisfaction : « Nous nous engageons ensemble pour la mise en place de l’école de formation pour les métiers de l’alumine de Conakry (EFAC). Cette école, véritable centre de formation va permettre d’assurer la formation de plus de 130 profils techniques spécialisés dans 30 métiers. Le groupe Alteo est très heureux de pouvoir travailler avec le gouvernement guinéen et l’ONUDI dans le cadre de la mise en place de ce partenariat pour le développement. Car la culture de la formation pour les talents nationaux est une de nos priorités. Dans le cadre de notre projet, nous ambitionnons de créer plus de 800 emplois directs, techniques et qualifiés pour assurer les activités de production et des compétences opérationnelles et spécifiques ainsi qu’un appui techniques exigeant répondant aux exigences internationales sont indispensables. Nous sommes convaincus que tous les enjeux de notre projet sont de contribuer à former totalement les jeunes guinéens et guinéens et qu’ils puissent saisir pleinement ces opportunités».
Un partenariat pour une croissance durable
Ansoumane Bérété, représentant de l’ONUDI, a souligné que ce partenariat stratégique vise à valoriser les ressources naturelles de la Guinée au bénéfice des populations locales. « Dans ce modèle innovant de partenariat public et privé pour le développement. Nous nous réjouissons de la volonté politique et du leadership des hautes autorités du pays ainsi que de l’engagement soutenu d’ Alteo pour concrétiser l’espoir d’une véritable transformation de l’industrie minière guinéenne. Ensemble nous brisons le plafond de verre pour permettre à la Guinée d’accéder aux connaissances, aux technologies et aux investissements nécessaires, pour une montée dans les chaînes de valeurs et de la transformation locale des minerais. Dans cette dynamique de transformation profonde, l’ ONUDI trouve dans ce partenariat, une opportunité particulièrement porteuse pour faire avancer le mandat de promouvoir et accéléré un développement industriel inclusif et durable, favorisant une prospérité partagée et l’avènement d’une mondialisation plus inclusive. Le présent projet qui aujourd’hui traduit ce partenariat stratégique dans l’action concrète vise à améliorer l’accès des jeunes guinéens et guinéennes aux opportunités de travail qualifié dans l’industrie minière notamment dans les métiers de l’alumine», a-t-il déclaré.
Ce projet, qui commence par une phase d’études de 12 mois, est une étape cruciale pour la Guinée. Il s’agit d’une occasion unique de transformer l’industrie minière et d’offrir de nouvelles perspectives aux jeunes Guinéens. Grâce à ce partenariat, la Guinée se positionne comme un acteur clé sur l’échiquier mondial de l’industrie de l’alumine, avec des retombées positives pour l’économie nationale et le développement industriel.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info