L’agenda de la stratégie de Girls First Fund pour la période 2024-2026 a été officiellement lancé ce vendredi à Conakry, dans un hôtel de la place. Cet événement vise à soutenir les communautés dans leur lutte contre le mariage des enfants. Il a rassemblé des cadres du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, plusieurs jeunes filles, des hommes, des partenaires techniques et financiers, et d’autres acteurs concernés, comme le rapporte un journaliste de Laguinee.info.

Ce lancement marque le début d’une campagne ambitieuse, qui inclut des visites dans les communautés de N’zerekoré, Faranah, Fouta et Kankan pour sensibiliser et trouver des solutions adaptées à ce fléau. En partenariat avec l’Unicef, l’Unfpa, et Child Fund, Girls First Fund entend créer un monde où chaque fille a accès à l’information, aux services, aux ressources, aux compétences et aux soutiens nécessaires pour décider de son avenir, y compris du moment et du choix de son mariage.

Lydie Tonguino, conseillère programme de Girls First Fund Guinée, a expliqué : « Aujourd’hui, nous avons procédé au lancement de la stratégie de Girls First Fund en Guinée. Nous sommes dans le pays depuis un an déjà. Nous avons consenti nos efforts, durant les 12 mois passés, à l’élaboration de la stratégie et à la sélection des partenaires bénéficiaires. Aujourd’hui, c’était l’occasion de présenter le contenu du document pour montrer à tous où est-ce que nous allons intervenir, quels sont nos axes prioritaires, qui sont nos partenaires, quelles sont les approches que les partenaires vont utiliser pour contribuer à mettre fin au mariage précoce et promouvoir l’égalité des genres», a-f-elle déclaré dans son allocution.

Tounkara Hawa Djude, chargée de communication des Enfants Parlementaires de Guinée, a ajouté : «Ce plan stratégique national est un pas spécial vers la réalisation de cet objectif, qui met l’accent sur la sensibilisation des communautés, l’éducation des enfants et des parents, ainsi que sur le renforcement de leur capacité à protéger les droits des enfants. Nous, Parlement des enfants de Guinée, nous engageons à être les ambassadeurs de nos pairs auprès des autorités de plus haut niveau et à poursuivre les sensibilisations afin de garantir à tous les enfants de Guinée leurs droits fondamentaux, notamment le droit à l’éducation et à la santé, etc».

Le Directeur national de l’enfance, Akoï Guilavogui, représentant la ministre Charlotte Daffé, ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, a souligné l’importance des jeunes hommes dans cette lutte, mettant en lumière les causes des mariages des enfants. «Il y a des proportions très élevées dans les zones de la Haute et de la Moyenne Guinée. J’ai eu la chance de parcourir ces zones pendant que nous élaborions cette stratégie. Je retiens que, la plupart du temps, les parents parlent de sexualité précoce. Mais ils ne voient pas leur responsabilité, ils voient celle des enfants. Et c’est là que le combat doit être mené : pas dans l’agressivité, mais pour avoir des arguments qui leur permettent de céder. Parce que, la plupart du temps, on nous accuse, nous les jeunes, d’être précocement dans la sexualité, et on ne veut pas que l’honneur de la famille soit souillé. Les garçons sont des acteurs importants dans la sexualité. Parlant des raisons économiques, quand vous allez au Sud, chez moi à Beyla, par le passé, quand on mariait une fille, on recevait beaucoup de têtes de bœufs», a-t-il expliqué.

Néné Maimouna Camara, de l’Unicef a rappelé les efforts de son organisation dans ce domaine et a réitéré l’engagement de l’Unicef à soutenir Girls First Fund dans la promotion de l’abandon du mariage précoce en Guinée. « Je réitère, l’engagement de l’Unicef à accompagner Girls First Fund dans cette stratégie pour la promotion d’abandon de mariage précoce en Guinée».

Girls First Fund ambitionne de renforcer les efforts communautaires pour prévenir et éliminer les mariages précoces, en apportant des ressources supplémentaires pour soutenir les principaux acteurs, promouvoir le dialogue intergénérationnel et amplifier la voix des filles. L’événement a également été marqué par la présence de l’artiste Soul Bang’s et de slameurs, ajoutant une touche culturelle à cette journée dédiée à l’avenir des jeunes filles en Guinée.

Ibrahima Alhassane Camara pour Laguinee.info