vendredi, novembre 22, 2024
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Fermeture des médias : des commissaires de la HAC exposent le Président Doumbouya ….

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C’est une information relayée par nos confrères de la presse locale de Kankan. En séjour dans cette ville, des commissaires de la Haute Autorité de la Communication, se sont livrés ce mercredi à un spectacle tout aussi honteux et aberrant, exposant ainsi le vrai visage de la HAC sous la transition du CNRD.

Cette sortie de Djènè Diaby et de Ibrahima Tawel Camara, n’aura été qu’un véritable cocktail de maladresses qui expose une nouvelle fois la médiocrité à outrance qui domine l’institution régulatrice des médias en Guinée et qui met en évidence la nécessité de revoir les dispositions relatives à la composition de la HAC. Cela pour freiner l’instrumentalisation à laquelle elle se livre de nos jours, rien que pour le plaisir de la junte militaire hostile aux critiques et aux dénonciations de la corruption et de la mal gouvernance sous le règne du CNRD.

Ce point de presse visiblement improvisé et tendant à discréditer des patrons de médias vis-à-vis de leurs employés, a plus que jamais donné raison à la presse et aux journalistes persécutés, quand à l’érection de la corruption en système de gouvernance sous le CNRD. Pire, les deux commissaires de la HAC affirment que les propriétaires des médias fermés auraient perçu de l’argent des mains du Président de la transition. Ce qui s’apparente à une accusation de corruption contre la personne de Mamadi Doumbouya.

« Ce qui est caché, on va vous le révéler. Les patrons des médias, chacun d’entre eux a reçu de l’argent à la présidence des mains de Mamadi Doumbouya lui-même et ils ont signé. Il y a une liste et elle sera publiée bientôt. Toi, tu prends 300 000 dollar, 200 000 dollar, 100 000 dollar à quelqu’un, puis tu vas insulter l’intéressé à la radio alors qu’il est plus fort que toi...», a déclaré Djènè Diaby, Commissaire à la HAC, appuyée dans ses propos par son collègue Ibrahima Tawel Camara.

Pourquoi donner de l’argent aux patrons des médias ? Est-ce un deal pour revoir le contenu de leurs programmes ou pour acheter leur silence face aux dérives de la gouvernance en place ? Dans l’un ou l’autre, les accusateurs de la HAC sont bien placés pour répondre à la question.

Ces propos scandaleux bien que graves pour les patrons des médias qui doivent nécessairement laver leur honneur, doivent interpeller aussi et de toute urgence, le parquet général de Conakry en raison de la gravité des accusations contre la personne du chef de l’État. La justice boussole de la transition, doit permettre de faire toute la lumière sur cette accusation qui indexe le président Mamadi Doumbouya.

Comme dans un conte de fable propre aux affidés, les commissaires Djènè Diaby, anciennement connu sous le nom de Djènè Touré et Ibrahima Tawel Camara, ont de façon très claire, permis à l’opinion de comprendre que la HAC a cessé de jouer son rôle tel que défini par la loi depuis son rétablissement au lendemain du coup d’Etat du 5 septembre 2021. Pire, ces commissaires n’hésitent plus de garantir l’impunité aux autorités de la transition et le droit à la violation des lois.

 « Tout ce qui se passe aujourd’hui est regrettable pour les techniciens, mais pour les journalistes de ces émissions à grand débat, je n’ai aucune compassion. Parce qu’on les a appelés, on a vu venir tout ça. Plus de cinq fois, on les a appelés rédaction par rédaction, on a même donné l’exemple de la radio Liberté FM à l’époque de Dadis. Vous, journalistes et techniciens, vous êtes perdants. Nous sommes dans un régime exceptionnel, courbez l’échine jusqu’après la transition. Après la transition, les choses reviendront à la normale avec un régime normal. Nous leur avons tout dit, ils n’ont pas écouté. Maintenant, que pouvons-nous faire par rapport à cela (le retrait des agréments des médias) aujourd’hui ? Nous ne pouvons rien, nous les avons prévenus », affirme Djènè Diaby et Tawel Camara, dans les lignes de siaminfos.com.

Par ailleurs, ces émissaires de la HAC en séjour à Kankan, ont levé toute équivoque quant à la volonté de Mamadi Doumbouya de s’éterniser au pouvoir, quoi qu’il en coûte.

« Ces gens là, en parlant (du CNRD), ils s’en foutent des lois. C’est la force qu’ils connaissent. Ils sont prêts à tout pour conserver leur pouvoir. Quiconque se dresse sur leur chemin, même si c’est leur mère, ils vont t’égorger. Le pouvoir c’est comme ça, il n’a pas d’ami. Celui qui l’arrange c’est avec lui il conjugue », affirment Djènè Diaby et Ibrahima Tawel Camara.

De manière indirecte, ces commissaires de la HAC, estiment que que les patrons des médias fermés, avaient toute la possibilité de faire adhérer le peuple à leur cause pour la réouverture de leurs entreprises. Malheureusement, estime Djènè Diaby, ceux-ci se sont heurtés à leur propre attitude.

 « Les propriétaires des médias ont pris de l’argent un à un. Sinon, pourquoi fermer une radio, une télévision sans qu’il ne se passe quelque chose ? C’est suspect. C’est pourquoi le jour où nous avons retiré les agréments, ils voulaient parler, mais nous leur avons dit qu’ils avaient leur liste, ils se sont tous tus, personne n’a parlé parce qu’ils savent qu’ils ont reçu de l’argent. Personne ne va se sacrifier pour ces gens (les propriétaires des médias), je ne crois même pas que ces médias seront rétablis. D’autres aussi sont ciblés… ».

Après ces déclarations, il est désormais clair que le CNRD tant qu’il restera au pouvoir, ne permettra jamais à média indépendant d’exercer librement, et ni à un journaliste de critiquer ou faire des révélations sur sa gouvernance.

La HAC du journaliste Boubacar Yacine Diallo, souscrit aussi à cette volonté d’extinction de la presse.

Dorénavant, le problème de la presse guinéenne est connu. Les décisions de suspension et de fermeture des médias ne se reposent sur aucun motif valable contrairement à ce qu’on fait croire à la population. Leur crime n’est rien d’autre que leur liberté de ton à critiquer et à dénoncer les dérives de la junte, notamment les cas de corruption, le non respect des engagements et la violation des principes démocratiques qui a servi de prétexte pour justifier le coup d’Etat.

Il revient désormais à la presse guinéenne de faire le choix entre : signer le pacte éhonté avec le CNRD pour s’inscrire dans la propagande ou lutter dignement pour recouvrer sa liberté quelque soient les difficultés. A chacun de méditer !

Babila KEITA

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