dimanche, octobre 6, 2024
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Pour un engagement renouvelé envers les droits de l’Enfant en Guinée

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Le mois de juin 2024 est dédié aux droits de l’Enfant. Il est essentiel de dresser un constat lucide de la situation en Guinée. Malheureusement, celui-ci demeure alarmant, mettant en lumière des lacunes criantes dans le respect des droits fondamentaux des enfants, en particulier dans le domaine de l’éducation.

Selon les données de l’UNICEF, bien que des progrès aient été réalisés en matière d’éducation en Guinée, avec un taux brut de scolarisation de 90,8 % en 2018, près de 1,5 million d’enfants et d’adolescents guinéens âgés de 6 à 16 ans restent non scolarisés. De plus, le taux d’achèvement des écoles primaires nationales demeure alarmant, avec seulement 54,1 % des élèves parvenant à terminer leur scolarité primaire.

L’éducation, pilier essentiel du développement de chaque enfant, est malheureusement négligée pour de nombreux jeunes guinéens. Un nombre significatif d’enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés. Au lieu de bénéficier de leur droit à l’éducation, ils sont contraints de travailler dans les marchés pour contribuer à la subsistance de leur famille : « Estimation de la prévalence Les résultats de l’étude ont révélé que la traite et le travail des enfants sont des problèmes répandus en Guinée. Selon les statistiques recueillies, environ 1,6 million d’enfants sont impliqués dans des formes de travail dangereuses ou abusives », mentionne www.statviewinternational.com

Cette réalité est non seulement contraire à leurs droits, mais compromet également leur avenir et le développement socio-économique du pays dans son ensemble.

De plus, les filles sont particulièrement touchées par cette injustice. Nombre d’entre elles, en âge d’aller à l’école, se voient confinées aux tâches ménagères ou mariées de force contre leur volonté comme l’indique webarchive.archive.unhcr.org  Le taux de prévalence des mariages précoces en Guinée fait partie des taux les plus élevés en Africaine sub-saharienne. En moyenne [trois filles sur cinq] sont mariées avant leur [dix-septième] année. Le taux de prévalence le plus élevé est dans la région de la Haute-Guinée ». Cette pratique archaïque prive ces jeunes filles de leur droit à l’éducation et les expose à des risques graves pour leur santé et leur bien-être.

Unicef relève aussi qu’ « En Guinée, quotidiennement, les filles et les garçons sont victimes et témoins d’inégalités. Ils sont exposés à de multiples privations de leurs droits, différenciées en fonction de leur âge, sexe, situation socio-économique et lieu de vie. La charge des travaux domestiques est principalement attribuée aux enfants et notamment aux filles. 94.5 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminine1. 1,2 million d’enfants sont non-scolarisés dans le pays, 43 % représentent des filles2 et 89 % des filles scolarisées ne terminent pas le premier cycle de l’enseignement secondaire. Certaines filières techniques sont beaucoup moins fréquentées par les femmes que les hommes. Les femmes représentent seulement 18 % des personnes inscrites en géologie, 19 % en mathématiques et 22 % en sciences de l’ingénierie technique et de l’informatique. »

Face à cette situation inacceptable, il est impératif que les autorités guinéennes et la société dans son ensemble renouvellent leur engagement envers les droits de l’Enfant. Il est temps d’agir de manière décisive pour garantir à chaque enfant guinéen un accès équitable à une éducation de qualité, sans discrimination de genre ni obstacles socio-économiques.

L’investissement dans l’éducation des enfants est un investissement dans l’avenir de la nation. En assurant la pleine réalisation des droits de l’Enfant, la Guinée pourra véritablement progresser sur la voie du développement durable et inclusif. Il est temps d’agir, de protéger et de promouvoir les droits de chaque enfant en Guinée.

Pour cela, il est nécessaire de :

  • Renforcer l’accès à l’éducation : cela se matérialise par construction d’écoles dans les zones rurales qui sont en manque criard d’infrastructures scolaires modernes. Le gouvernement guinéen pourrait allouer des fonds pour la construction d’écoles primaires et secondaires dans les régions éloignées où l’accès à l’éducation est limité.
  • Octroyer de bourses d’études : il s’agit concrètement des programmes de bourses d’études pourraient être mis en place pour les familles à faible revenu afin de garantir que tous les enfants aient la possibilité de fréquenter l’école, même dans les régions les plus pauvres du pays. Cela garantira le droit de chaque enfant guinéen à l’éducation.
  • Sensibiliser et lutter contre les mariages précoces: Je pense et je suis convaincu que c’est une nécessité d’intensifier les campagnes médiatiques et communautaires pourraient être organisées pour sensibiliser les familles, les jeunes filles et les communautés sur les dangers des mariages précoces. Des exemples de jeunes femmes qui ont réussi grâce à l’éducation pourraient être présentés pour encourager les filles à poursuivre leurs études. Cela ne suffit pas ! Il faut également sensibiliser des parents qui, à cause de leurs conditions de vie précaires, sont obligés ou du moins, se permettent de donner leurs filles en mariages, alors qu’elles devraient être, à cet âge, en train d’étudier.
  •    Renforcer des lois : La sensibilisation ne résoudra pas tout ! Le gouvernement pourrait renforcer les lois interdisant les mariages d’enfants et garantir leur application effective, avec des sanctions sévères pour les contrevenants, les parents. Jusque-là, de nombreuses violations des droits de l’Enfant en Guinée, sont traitées avec beaucoup de complaisance. Cela va de l’arrangement à l’amiable à la négligence des dossiers dans de nombreux tribunaux où souvent les parents de l’enfant victime sont impuissants face à la position du bourreau à cause de ses relations ou des moyens  qu’il a. Ce qui est dommage!
  • Promouvoir l’égalité des genres:  Aussi, des programmes de mentorat pourraient-elles être mis en place pour encourager les filles à poursuivre leurs rêves et à briser les barrières de genre. Comme l’a initié Madame Lydie Tonguino, avec son projet « Une fille, Un avenir », une initiative qui mérite d’être soutenue par les décideurs et les acteurs à tous les niveaux. Dans ce genre de programmes, des femmes leaders pourraient servir de modèles pour les jeunes filles et les inspirer à viser haut dans leur éducation et leur carrière. Il en pourrait être de même pour les autres enfants garçons. Ce type d’initiatives, il y en assez en Guinée. Mais elles ne sont pas accompagnées par les autorités. Pourquoi?

Un autre acte salutaire à poser est la sensibilisation sur les stéréotypes de genre. Il est dans cadre, question des ateliers dans les écoles et les communautés pourraient être organisés pour sensibiliser sur les stéréotypes de genre et encourager une vision égalitaire des rôles et des responsabilités. Au regard de la situation actuelle des droits de l’Enfant en Guinée, l’on constate que beaucoup d’enfants surtout les jeunes filles sont victimes de ce phénomène de stéréotype de genre. Pour les « partisans » de ces comportements, les filles ne doivent être confinées qu’aux travaux ménagers et à faire des enfants « à la douzaine », excusez l’expression.

Protéger les enfants vulnérables: L’Etat doit créer des centres d’accueil et de réhabilitation pour les enfants des rues, offrant un refuge sûr, de la nourriture, un hébergement et un soutien psychosocial. Ces enfants ou leurs parents  n’ont pas demandé être dans de telles situations. Leur non encadrement ou non prise en charge, est un véritable danger(une bombe retardement) pour le pays. Abandonnés à eux-mêmes, ils pourraient user de tous les moyens(même les plus dangereux) pour subsister.

 Ce n’est pas fini ! Il est également important de renforcer les services sociaux pour les enfants victimes de violences, en mettant en place des lignes d’assistance téléphonique, des centres de soutien psychologique et des services juridiques spécialisés pour assurer leur protection et leur réadaptation, en résumé.

En mettant en œuvre ces mesures avec engagement et détermination, la Guinée peut progresser vers la réalisation des droits de l’Enfant et offrir à chaque enfant la possibilité de mener une vie sûre, épanouissante et pleine de promesses.

En ce mois de juin, dédié aux droits de l’Enfant, engageons-nous collectivement à faire de ces droits une réalité pour chaque enfant guinéen.

Aly KOMANO

Digital Stratège, passionné des droits de l’Enfant

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