vendredi, novembre 22, 2024
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Mali : Le Colonel Kassoum Goïta « enlevé » de sa cellule après près de trois ans de détention

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Le colonel Kassoum Goïta, ancien directeur de la sécurité d’État malienne, détenu depuis près de trois ans pour tentative de coup d’État, a été mystérieusement enlevé de sa cellule par des inconnus. Cette information, rapportée par RFI et relayée par Laguinee.info, suscite une vive inquiétude parmi ses avocats.

Les avocats du colonel Goïta n’ont reçu aucune nouvelle de leur client depuis plus de dix jours. D’après leurs déclarations, le colonel, jusqu’alors détenu au Camp 1 de la gendarmerie de Bamako, a été extrait de sa cellule par des individus étrangers au système judiciaire. Ce « déplacement nocturne et non-officiel » aurait eu lieu dans la nuit du jeudi au vendredi 31 mai 2024, à l’insu du procureur général.

Dans un communiqué diffusé ce lundi 10 juin, les avocats expriment leur préoccupation face à ce transfèrement vers un lieu inconnu et en dehors de tout cadre judiciaire. Ils rappellent aux autorités judiciaires maliennes leur devoir de garantir l’intégrité des détenus et appellent à un sursaut de la magistrature pour imposer le respect de son indépendance.

Selon les informations, le colonel Kassoum Goïta et ses cinq co-accusés, tous soupçonnés de tentative de coup d’État, clament leur innocence depuis leur arrestation. Déjà en automne 2021, Goïta avait été enlevé par les services de renseignement maliens, en même temps que l’ancien secrétaire général de la présidence, Kalilou Doumbia, et quatre autres personnalités. Selon Human Rights Watch, les six hommes auraient subi des tortures particulièrement atroces dans les geôles secrètes de la sécurité d’État avant que leur dossier ne soit transmis à la justice. En décembre 2021, leurs avocats avaient porté plainte pour « associations de malfaiteurs, torture et vol » contre le colonel Modibo Koné, l’actuel directeur de la sécurité d’État et l’un des auteurs du coup d’État d’août 2020. À ce jour, cette plainte n’a jamais connu de suite.

Face à cette situation alarmante, les avocats du colonel Goïta réclament une date pour le jugement de leurs clients et exhortent les autorités politiques maliennes à respecter la séparation des pouvoirs. Ils demandent également aux autorités judiciaires de garantir l’intégrité physique et morale des détenus. Ce nouvel épisode met en lumière les tensions persistantes au sein du système judiciaire malien et soulève des questions sur le respect des droits de l’homme dans le pays. La communauté internationale observe avec attention l’évolution de cette affaire, qui pourrait avoir des répercussions sur la stabilité politique du Mali.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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