dimanche, novembre 24, 2024
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Arrivée des diplomates en Guinée : Le FNDC crie à la complicité avec le CNRD

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Les missions diplomatiques des dirigeants des grandes puissances s’intensifient en Guinée ces derniers temps. Après la visite du diplomate russe, celle du conseiller France-Afrique d’Emmanuel Macron, c’est le tour de Joe Biden, président des États-Unis d’envoyer une autre mission diplomatique en Guinée, a-t-on appris. A propos de ces différentes missions, Laguinee.info a interrogé l’activiste de la société civile, Alsény Farinta Camara, par ailleurs, responsable à l’organisation du FNDC. Dans cet entretien, il a livré son analyse.

Laguinee.info : Ces derniers temps, on a remarqué l’arrivée d’un diplomate russe, un missionnaire d’Emmanuel Macron, le président français et nous apprenons qu’une diplomate américaine est aussi attendue à Conakry cette semaine. Quel est votre point de vue sur l’arrivée de ces diplomates ?

Alsény Farinta Camara : Il y a deux choses à comprendre dans votre communication. Il y a les faits et le droit. Dans le premier cas, nous pensons que ces visites ne sont pas opportunes en cette période sensible de nos exigences pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel sans les membres des organes de la transition. Il s’agit là d’une demande pressante de la société civile guinéenne. Mais dans l’ordre de la coopération bilatérale, nous considérons que ces visites sont normales et ne visent qu’à protéger ou pérenniser les intérêts de leurs États respectifs. La Guinée est devenue une ruée des grandes puissances notamment la Russie, la Chine, la France, les États-Unis et autres. Il faut le comprendre que chacune de ces puissances veut renforcer sa part dans nos mines, énergies, système de défense et de sécurité ainsi que d’autres secteurs stratégiques du pays. Cependant, le plus important pour la société civile guinéenne aujourd’hui est de se remobiliser et redynamiser les structures de bases pour exiger le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Et c’est ce que nous sommes en train de faire. Puisqu’il n’y aura pas ni de glissement, ni de report du calendrier de la CEDEAO et de blanchiment du coup d’État comme ce fut le cas avec le président Lansana Conté.

Selon vous, est-ce que la communauté internationale et train de faire des yeux doux au CNRD alors que la transition tend vers la fin en principe ?

Bien sûr ! La communauté internationale est en train de faire des yeux doux au Gouvernement et au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) non pas en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel mais pour faire des affaires parce qu’il y a des opportunités. Nous sommes très inquiets d’un éventuel blanchiment du coup d’État militaire du 05 septembre 2021 du président Mamadi Doumbouya par ces grandes puissances. Nous ne pouvons pas comprendre que la France ait participé au blanchiment du coup d’État au Tchad. La semaine dernière le putschiste de Gabonais a été reçu par le président français à l’Élysée. Au Burkina Faso, la transition est prolongée de cinq (5) ans et autorise le putschiste d’être candidat. Au Mali et au Niger, ces putschistes sont aussi dans la même dynamique avec la bénédiction de la Russie. Quant à la CEDEAO, elle cherche par tous les moyens à restaurer sa crédibilité, sa confiance et sa légitimité au sein de l’espace communautaire ouest africain. Il semble même que le président Doumbouya est invité à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Heureusement, en Guinée, le discours souverainiste et anti-impérialiste n’est plus opérant, pour la bonne raison que, le président Sékou Touré nous a déjà chanté cette chanson pendant vingt-six ans et on sait très bien où ça nous menés. Donc, nous sommes très préoccupés de ces visites et invitations par-ci et par-là qui renforcent la notoriété des putschistes en manque de légitimité. Nous croyons à la capacité des Guinéens de relever les défis actuels pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Qu’attendez-vous de ces missions internationales venant de Macron, Poutine et Joe Biden vis-à-vis de la transition guinéenne ?

Nous pensons que ces missions internationales doivent intégrer dans leur agenda le respect des accords établis entre le Gouvernement guinéen et la CEDEAO pour favoriser le rétablissement diligent de l’ordre constitutionnel. Elles doivent faire en sorte que les valeurs démocratiques et le respect des droits humains soient au centre de leurs préoccupations. Aujourd’hui, la démocratie est en danger partout dans le monde avec les conflits géopolitiques et la montée effrénée des politiques extrémistes et autoritaristes.

Sirani Diabaté, pour Laguinee.info

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