Ce samedi 8 juin 2024, aux environs de 13h, le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kissidougou, M. Mohamed Bama Camara, a tenu un point de presse pour expliquer les tenants et aboutissants d’une tentative d’enlèvement qui a failli tourner au drame, rapporte le correspondant préfectoral de Laguinee.info à Kissidougou.
« Ce matin, aux environs de 7h, j’ai reçu l’appel de dame Mariama Kourouma. Elle m’a informé que son grand frère, le sergent Fassouma Traoré, était venu avec deux autres personnes pour l’enlever vers une destination inconnue. Aussitôt, j’ai contacté le commissariat central de police de Kissidougou pour qu’une équipe se rende sur les lieux. Une fois sur place, l’équipe a constaté que la fille avait déjà été enlevée. Je leur ai ordonné de suivre leurs traces, et ils les ont interceptés au niveau du quartier T.P. Après une dispute, ils ont finalement coopéré. La fille a été mise en sécurité par la police et les trois hommes (sergent Fassouma Traoré, adjudant-chef Youssouf Savane, policier, et leur chauffeur Amara Camara) ont été conduits au commissariat de police de Kissidougou et sont actuellement entendus », a déclaré M. Camara.
Tout a commencé par une décision de justice rendue au mois de mars. Le sergent Fassouma Traoré avait porté plainte contre Mariama Kourouma pour escroquerie, portant sur un montant de 70.000.000 francs guinéens. Mariama a été placée en détention provisoire, mais le tribunal l’a finalement relaxée. Depuis sa libération, Mariama n’a cessé d’informer le parquet des menaces qu’elle recevait de son frère. Hier vendredi, elle était dans le bureau du procureur pour signaler un appel menaçant de son frère, annonçant son arrivée à Kissidougou.
Interrogée, elle a relate : « C’est une affaire de terrain. C’est moi qui ai appelé mon frère Fassouma de Conakry pour lui dire de faire tout pour acheter un terrain parce que le premier choix n’a pas marché. Il m’a dit de chercher, et on m’a alertée d’un terrain en vente détenu par un certain Marc. Après les négociations, mon frère a transféré 45.000.000 francs guinéens comme première tranche. Ce matin, ils sont venus à trois pour m’enlever. J’ai pu trouver un moment pour appeler le procureur. Ils m’ont menacée, disant que si je ne montais pas dans la voiture, je le regretterais. J’ai obéi, mais en route, le policier envoyé par le procureur m’a appelée. Je lui ai donné ma position et la couleur du véhicule. Ils nous ont retrouvés au quartier T.P. et nous ont amenés au commissariat. »
Le procureur a rassuré la population de Kissidougou que la procédure suivra son cours normal. Il a également précisé que Fassouma Traoré était armé, mais la situation est désormais sous contrôle. L’affaire sera traitée avec toute la rigueur nécessaire pour garantir la sécurité et la justice pour tous.
De Kissidougou, Oumar LENO, pour Laguinee.info