Les élections en Afrique du Sud, tenues le 29 mai dernier, ont marqué un tournant historique dans le pays avec la perte de la majorité absolue par le Congrès national africain (ANC), mettant fin à trois décennies de domination politique sans partage.
L’ANC, qui a longtemps été le pilier de la politique sud-africaine depuis la fin de l’apartheid, a vu sa popularité décliner ces dernières années, symbolisant une désillusion croissante parmi les électeurs sud-africains. Autrefois rassembleur incontesté, le parti a dû faire face à une concurrence accrue sur la scène politique, avec plus de 50 partis en lice lors de ces élections.
Les résultats définitifs ont montré que l’ANC avait remporté un peu plus de 40 % des voix, perdant ainsi sa majorité absolue pour la première fois. Les partis rivaux tels que l’Alliance démocratique (DA), le parti uMkhonto weSizwe (MK) de l’ancien président Jacob Zuma et les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema ont tous obtenu des scores significatifs.
Selon l’agence Anadolu, malgré sa défaite en termes de pourcentage de votes, l’ANC reste le plus grand parti au Parlement avec 159 sièges, mais devra désormais former une coalition pour gouverner. Les négociations politiques sont en cours, la DA cherchant à éviter une alliance entre l’ANC et des partis plus radicaux comme le MK et l’EFF.
Les défis auxquels est confrontée l’Afrique du Sud, tels que la corruption, le chômage élevé et les problèmes économiques persistants, ont contribué au déclin de la popularité de l’ANC. Les scandales de corruption, notamment celui impliquant l’ancien président Jacob Zuma, ont terni l’image du parti au fil des ans.
La fin de la majorité absolue de l’ANC marque le début d’une nouvelle ère politique en Afrique du Sud, avec un paysage politique plus fragmenté et des enjeux économiques et sociaux complexes à relever pour le prochain gouvernement.
Par Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info