Le sommet réunissant le continent africain et la Corée du Sud autour de la table se poursuit. C’est le premier sommet entre la Corée du Sud et l’Afrique. La première journée du mardi, 4 juin 2024, a été consacrée aux prises de paroles de la vingtaine de chefs d’État et de gouvernement à avoir fait le déplacement à Séoul, a appris Laguinee.info à travers le média français rfi.
Les intentions sud-coréennes sont très claires, sécuriser l’approvisionnement de minerai essentiel pour son industrie des semi-conducteurs, alors que les dirigeants des pays africains ont à leur tour exprimé leur vision du partenariat.
Ces sommets entre le continent africain et la Corée du Sud disposent d’une limite puisque chaque État arrive avec objectif principal de défense ses intérêts propres.
La Tanzanie quant à elle, est venue signer un prêt de 2,5 milliards de dollars, et octroyer en contrepartie un accès à la Corée du Sud aux minerais dont dispose le pays.
« La Tanzanie travaille actuellement avec les entreprises coréennes sur l’extraction de graphite. Nous invitons d’autres partenariats dans l’exploration, extraction et la valorisation des minerais essentielles », a déclaré la présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan.
Le président ivoirientirer, Alassane Ouattara a souhaité que les deux secteurs des deux pays collaborent afin de tirer profit de leur coopération.
«Je voudrais encourager le secteur privé coréen et ivoirien à interagir afin de tirer profit des opportunités d’investissement, notamment dans la transformation du cacao, dont nous sommes les premiers producteurs mondiaux, de l’anacarde (noix de cajou, ndlr) aussi où nous sommes les premiers producteurs mondiaux du caoutchouc naturel. Dans le domaine de la transition digitale, de l’innovation et de l’industrie automobile ».
Dans son intervention, le président du Togo, Faure Gnassignbé a également plaidé sa cause : « Le Togo bénéficie d’un positionnement stratégique au carrefour de l’Afrique de l’Ouest. Il dispose d’un port en eau profonde important. Il était donc naturel pour le Togo de se développer comme un hub régional et de s’ouvrir sur l’Afrique de l’Ouest un marché de 400 millions de consommateurs en pleine transformation. » Un argument de poids pour la Corée du Sud dont l’économie est largement tournée vers l’exportation.
Les entreprises sud-coréennes sont aujourd’hui développées en termes de la technologies. Mais, pour le moment, ‘e besoin le plus ardent est celui de ressources naturelles.
« Les entreprises sud-coréennes disposent des technologies, mais nous avons besoin de ressources naturelles. Et il y a des tensions entre la Chine et les États-Unis. Comme la Corée du Sud-Est très performante dans le domaine des batteries électriques et des semi-conducteurs, nous avons besoin de ressources essentielles dans ce domaine », a indiqué Cho Won-Bin, professeur de politique africaine à l’université Sunk-gyun-kwan de Séoul et spécialistes des relations entre la Corée et l’Afrique.
Poursuivant, il a aussi rappelé que les entreprises du Sud-Coréen sont très attirées par les minerais du continent africain.
«Pour l’instant, cela dépend de l’approvisionnement chinois, mais les États-Unis refusent qu’on les utilise dans les chaînes de production, nous devons donc trouver des alternatives et je pense que nos entreprises sont très intéressées par les minerais en Afrique. Nous avons déjà investi le Mozambique pour le gaz naturel et la Tanzanie pour le charbon, donc ce n’est que le début », poursuit-il.
Il faut noter que, des accords concernant l’exploitation de minerais ont déjà été signés par la Corée du Sud avec la Tanzanie et l’Éthiopie.
Ibrahima Alhassane camara, pour Laguinee.info