La saga judiciaire autour des événements du 28 septembre 2009 continue de susciter des débats passionnés devant le tribunal criminel de Dixinn. Ce mardi 04 juin 2024, Me Abdoulaye Keïta, l’un des avocats du colonel Moussa Tiégboro Camara, a exprimé ses réserves concernant les réquisitions du ministère public, dénonçant un parquet qu’il qualifie de « téléguidé », rapporte un journaliste de Laguinee.info.
Dans son intervention, Me Keïta a pointé du doigt la prétendue faiblesse du parquet dans ce dossier emblématique. « Vous allez vous méfier des réquisitions du ministère public. Le parquet a raté les accusations contre le colonel Moussa Tiégboro Camara et ses coaccusés. Il est passionné dans ce dossier du 28 septembre 2009. Voilà un parquet téléguidé, parce qu’il n’a pas pu démontrer la moindre preuve contre nos clients. C’est une position de faiblesse. Finalement, le parquet va perdre le duel », a déclaré l’avocat.
Par ailleurs, Me Keïta a critiqué le travail effectué dans le cadre de ce dossier, le qualifiant de « bâclé ». Il a également remis en question les condamnations requises par le procureur, estimant qu’elles témoignaient d’une position stratégique précaire : « Quand le travail est bâclé, Monsieur le Président, à un niveau où vous allez recevoir ce travail-là, il faut l’examiner. S’il y a des erreurs, il faut les corriger. Mais si on vous donne le dossier et que vous continuez sur les mêmes erreurs, Monsieur le Président, on dira toujours que vous êtes complices. Monsieur le Procureur a demandé la condamnation de ces accusés à 14 ans, 15 ans et 30 ans de prison. Il a adopté une position stratégique précaire. Ceux qui ont instruit ce dossier sont des paresseux parce que c’est un travail mal fait. Le parquet, au lieu de revoir ce travail avant de clôturer l’instruction, a suivi en demandant la condamnation. Le parquet est paresseux, Monsieur le Président. C’est des paresseux, Monsieur le Président. Sinon, un tel travail, il faut l’examiner minutieusement. Des réquisitions qui ne contiennent absolument rien dans cette affaire du 28 septembre », a-t-il ajouté lors de ses plaidoiries.
Depuis le début des audiences, la défense de Moussa Tiégboro Camara exprime clairement sa position face aux demandes de requalification des faits par le parquet et aux réquisitions de la partie civile.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info