À Madagascar, les élections législatives ont déclenché une vague de contestations. Les opposants dénoncent des fraudes et des irrégularités survenues le jour du scrutin, accusant les bureaux de vote de manquements graves. À leur tour, les candidats de la coalition présidentielle Irmar pointent du doigt leurs adversaires, les accusant de pratiques frauduleuses, trois jours après l’élection, alors que les premières tendances se dessinent district par district.
Parmi les plaignants figure Lalatiana Rakotondrazafy, ancienne ministre du gouvernement actuel et candidate dans le district de Faratsiho, au sud de la province d’Antananarivo. Elle prévoit de saisir la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) pour des accusations de « corruption électorale » visant ses concurrents. Selon elle, des membres de l’équipe du candidat numéro 3, représentant la plateforme d’opposition Firaisankina, auraient attendu devant les bureaux de vote, proposant de l’argent aux électeurs en échange de votes pour leur candidat. « La plupart du temps, c’était 10 000 ariary [environ 2 euros] », a-t-elle déclaré, chez nos confères de RFI.
De son côté, l’opposition ne cesse de dénoncer depuis des semaines une pression administrative visant à favoriser les candidats Irmar durant la campagne électorale. Auguste Paraina, porte-parole de la plateforme Firaisankina, accuse le pouvoir de manipuler les procès-verbaux. « Maintenant que le vote est fini, il y a des procès-verbaux qui sont falsifiés. Ils sont revenus dans les bureaux de vote, intimidant et faisant pression sur les délégués ou les responsables des bureaux de vote, moyennant un peu d’argent. Nous demandons la confrontation des procès-verbaux, car nous avons les originaux.»
Depuis la fermeture des bureaux de vote le 29 mai dernier, les revendications ne cessent de se multiplier sur la Grande Île. Cependant, un rapport de la mission de suivi électoral de l’Union européenne, publié en 2022, avait déjà mis en garde contre la transparence et l’inclusivité des scrutins présidentiels et législatifs de cette année à Madagascar, soulignant un contexte politique peu favorable.
Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info