En Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC) a subi un revers historique lors des élections générales de mercredi. Selon RFI, à 97,7 % du décompte des voix, les résultats révèlent une perte significative de soutien pour le parti au pouvoir. L’ANC, dirigé par Cyril Ramaphosa, n’a obtenu qu’environ 40 % des voix, perdant ainsi sa majorité absolue à l’Assemblée nationale pour la première fois depuis la fin de l’apartheid.
Le décompte presque final indique que l’ANC reste le premier parti du pays avec 40,26 % des voix. Cependant, cette chute est marquée par une désillusion profonde parmi les électeurs. Comparé aux élections de 2019 où l’ANC avait obtenu 57,5 %, le parti perd plus de 15 points, reflétant une insatisfaction croissante face à la situation économique du pays, les inégalités et un taux de chômage qui touche un tiers de la population.
En deuxième position, l’Alliance démocratique (DA) a récolté environ 22 % des voix, tandis que le parti MK, dirigé par l’ex-président Jacob Zuma, s’est hissé en troisième position avec environ 15 %. Cette montée en puissance du MK, formé en décembre, est un exploit remarquable. Le parti a réussi à captiver une base électorale significative, malgré une structure encore embryonnaire.
L’ANC risque également de perdre sa majorité dans plusieurs régions clés, y compris le Gauteng (qui comprend Johannesburg et Pretoria) et le KwaZulu-Natal, où le parti MK de Jacob Zuma pourrait passer devant avec près de 50 % des voix. Ces changements marquent une transformation majeure du paysage politique régional.
Le comité exécutif de l’ANC se réunira ce week-end pour discuter des prochaines étapes. Avec la perte de la majorité absolue, l’ANC devra envisager des coalitions pour pouvoir nommer un président de la République. Cyril Ramaphosa, actuel chef de l’État, est candidat à un second mandat, mais devra négocier des alliances pour obtenir le soutien nécessaire à l’Assemblée nationale.
Selon notre source, parmi les facteurs ayant contribué à l’affaiblissement de l’ANC se trouve la défection de Jacob Zuma, ancien président, qui a formé le parti MK. Malgré son casier judiciaire qui l’empêche de siéger à l’Assemblée nationale, Zuma reste une figure influente. Son charisme et sa popularité, notamment parmi la communauté zouloue, ont permis à son nouveau parti de gagner une place significative sur la scène politique sud-africaine.
Ces résultats marquent un tournant dans l’histoire politique de l’Afrique du Sud. Pour le porte-parole du MK, Nhlamulo Ndhlela, ce succès n’est pas une surprise mais reste inédit pour un parti créé récemment. Le paysage politique sud-africain est en pleine mutation, et les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir du pays.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info.