À l’occasion de la Journée Internationale de la Presse, Aboubacar Camara, fondateur de radio et chroniqueur scientifique, a soulevé les défis auxquels sont confrontés les journalistes en Guinée. Selon les informations rapportées par un journaliste de Laguinee.info, M. Camara a pointé du doigt les problèmes de diffamation et de calomnie qui minent l’exercice de la profession.
S’exprimant sur l’histoire de la création des médias en Guinée, Camara a critiqué la libéralisation des ondes sous l’ancien président, le Général Lansana Conté, sans la mise en place d’écoles de journalisme. Selon lui, cette démarche a ouvert la voie à un accès facile à la profession pour des individus de divers horizons, sans la formation adéquate :
« Quand vous voulez lancer le pluralisme de l’information, la base c’est de créer des écoles de journalisme. Mais Lansana Conté au lieu de créer les écoles, il demande aux gens de lancer leurs médias. Les gens sont sortis de l’université, ils n’ont pas d’emploi, ils décident de se lancer dans le métier. On retrouve les médecins, les pharmaciens, les plombiers, les maçons et des enseignants, chacun s’est mis à créer un média », a-t-il déploré.
Monsieur Camara a également souligné que cette situation a contribué à une crise au sein de la profession, où certains journalistes se livrent à la diffamation et à la calomnie pour gagner leur vie:
« La plus grande faute de tous les journalistes de l’Afrique de l’Ouest ( Le Mali, le Sénégal, le Burkina, Togo, la Côté d’Ivoire etc.) c’est la diffamation et la calomnie. Ce sont des problèmes qui amènent des journalistes en prison c’est la diffamation et la calomnie. Quelqu’un te donne de l’argent pour diffamer autrui. Des journalistes vivent de ça. Et même le Coran parle de ça. Il est dit dans le Coran, malheur aux diffamateurs et aux calomniateurs. Il y a une partie de l’enfer qui est programmé pour eux. Notre code de déontologie dit, le plus grand défaut d’un journaliste c’est de diffamer», a-t-il ajouté lors de la conférence de presse qu’il a organisée au siège de sa fondation.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info
