Le gouvernement guinéen a annoncé une nouvelle initiative pour rapatrier des Guinéens en détresse en Égypte. Le Premier ministre Bah Oury, interviewé par nos confrères d’africaguinee.com, a précisé que ce processus serait géré par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) afin d’éviter les complications survenues lors du rapatriement de Guinéens en Tunisie l’année dernière, rapporte Laguinee.info.
L’expérience des crises de rapatriement des Guinéens en Algérie et au Soudan a servi de leçon aux autorités guinéennes. En conséquence, le Premier ministre a déclaré que la gestion de ces rapatriements sera confiée à l’OIM. «Le ministre des Affaires Etrangères avait préconisé un processus de rapatriement en urgence (des Guinéens de l’Egypte). Mais à la lumière des expériences antérieures, nous avons jugé plus opportun de laisser à César ce qui lui appartient pour ne pas se retrouver dans la même situation que les Guinéens rapatriés du Soudan et de la Tunisie», a affirmé Bah Oury.
Il a souligné que l’OIM est mieux équipée et structurée pour gérer ces situations, ce qui évitera les problèmes rencontrés précédemment avec les Guinéens rapatriés de Tunisie et du Niger. « L’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) a des mécanismes pour rapatrier, suivre et accompagner. Si on déroge à cette règle, les personnes rapatriées sortent dans le cadre de l’OIM. Et comme pour le moment, nous ne sommes suffisamment pas outillés et structurés pour faire ce que l’OIM peut faire le mieux, il va de soi que ça a créé des problèmes vis-à-vis de nos compatriotes venant de la Tunisie et du Niger. Nous n’entendons pas avec ceux venant de l’Egypte, que la situation puisse se répéter. Donc, nous travaillons en étroite intelligence avec l’OIM pour le rapatriement de nos compatriotes », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a également mentionné que le ministère des Affaires étrangères, dirigé par Dr Morissanda Kouyaté, fera tout son possible pour désamorcer la crise. Il a noté que de nombreux Guinéens en Égypte sont dans des situations irrégulières et doivent payer des pénalités pour leur séjour illégal. « Dans ce pays, si vous êtes migrants irréguliers pendant deux à trois ans, avant de sortir du territoire, vous payerez une pénalité de 105 dollars chaque année de séjour irrégulier. On a près de 1.500 dans cette situation et près de 300 qui sont dans des prisons. En terme financier, c’est un coût extrêmement important. Le ministre des affaires Étrangères usera de tout son savoir-faire pour convaincre les autorités égyptiennes. Nous pensons que l’appartenance à l’Umma Islamique permettrait de faire en sorte que nos compatriotes, qui le désirent, puissent sortir sans qu’on ne leur demande encore de payer des pénalités pour un séjour irrégulier dans ce pays », » a expliqué Bah Oury.
Cette décision vise à assurer un retour sécurisé et structuré pour les Guinéens en détresse, tout en évitant les erreurs du passé.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info