Ce lundi, la défense des accusés des événements tragiques du 28 septembre 2009 a commencé ses plaidoiries, marquant une étape cruciale dans ce procès criminel très suivi. C’est l’avocat de l’ancien ministre de la Santé, Me Bomby Mara, qui a ouvert le bal pour les avocats des onze accusés, rapporte Laguinee.info à travers l’un de ses reporters sur place.
Me Bombi Mara, représentant Me Abdoulaye Chérif Diaby, a débuté son intervention en louant le parcours de son client et en contestant les charges retenues contre lui: « En se basant sur l’alinéa 4 de l’article 3 du Code de procédure pénale, vous comprendrez que les infractions de coups et blessures volontaires, de non-assistance aux personnes en danger, en dépit même de toucher le fond de ces infractions, vous devez les écarter carrément et simplement parce qu’il y a prescription. Les faits de coups et blessures volontaires à lui reprocher, au vu de manque de preuves, de l’impossibilité d’ordre matériel et même moral de commettre ces infractions, au vu du manque d’éléments constitutifs, on ne peut pas retenir le colonel Abdoulaye Chérif Diaby dans les liens de culpabilité», a-t-il déclaré avec assurance.
Poursuivant son argumentation, Me Bomby Mara a plaidé pour la non-qualification des faits en « crimes contre l’humanité ». Selon lui, son client n’était même pas présent au stade lors des événements du 28 septembre 2009:
« Pour les faits de complicité d’enlèvement, de séquestration, de torture de manifestants, au regard des dispositions de l’article 333 et suivants du Code de procédure pénale, ne sont pas aussi constitués Monsieur le président. Au vu de ce qui précède monsieur le président, lorsque vous allez vous rendre compte que les faits reprochés au Colonel Chérif Diaby ne sont pas constitutifs d’infraction tels que cités, vous lui ferez bénéfice des dispositions de l’article 544 du Code de procédure pénale qui dispose : Si le Tribunal estime que le fait poursuivi ne constitue aucune infraction à la loi pénale, ou que le fait n’est pas établi ou qu’il n’est imputable au prévenu, il renvoie celui-ci des fins de la poursuite. On peut tout dire mais la vérité reste inchangeable. La vérité est que colonel Chérif Diaby n’a nullement été au stade au point de massacrer les victimes, d’empêcher l’arrivée des secours aux manifestants, de s’abstenir d’aider les manifestants », a-t-il plaidé avec vigueur devant le tribunal criminel.
Quant à la gestion des corps des victimes, Me Bomby Mara a soutenu que son client n’était en rien impliqué. Selon lui, le seul crime de Chérif Diaby aurait été d’accepter sa nomination en tant que ministre de la Santé à l’époque des faits.
Le procès se poursuit avec les plaidoiries des autres avocats de la défense, qui tenteront également de démontrer l’innocence de leurs clients face aux graves accusations portées contre eux.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info