Ibrahima Diallo, membre influent du Front national pour la Défense de la Constitution(FNDC), a tenu une conférence de presse ce mardi 21 mai 2024 pour aborder le thème : « Fin de la transition guinéenne. Enjeux et perspectives pour le respect du chronogramme en décembre 2024 ». Lors de son intervention, rapporte une reporter de Laguinee.info, Ibrahima Diallo a dénoncé les promesses non tenues du CNRD concernant le retour à l’ordre constitutionnel et a présenté les stratégies du FNDC pour contrer tout éventuel glissement du calendrier de la transition.
« Je prends la parole aujourd’hui au nom du FNDC dans un contexte empreint d’incertitude et de doutes quant à l’aboutissement de la transition en cours. Permettez-moi de rappeler brièvement l’historique de la situation de crise dans laquelle notre pays est plongé. À la prise du pouvoir du CNRD, la majorité des acteurs politiques ont choisi d’accorder le bénéfice du doute à la junte quant à sa volonté de respecter ses promesses. Ne pas reproduire les erreurs du passé et œuvrer au rétablissement de l’ordre constitutionnel en organisant des élections libres et transparentes », a-t-il déclaré.
Selon l’activiste de la société civile, la junte a rapidement dévié de ses engagements initiaux en privilégiant des actions unilatérales au détriment d’approches inclusives et concertées avec les forces vives de la nation. Cette attitude a suscité des craintes quant à la sincérité du CNRD et à son réel attachement à son engagement initial de rétablir l’ordre constitutionnel.
Le FNDC, après avoir tiré la sonnette d’alarme, avait organisé sa première manifestation sous le CNRD le 28 juillet 2022, malgré, dit-il, des arrestations et des emprisonnements illégaux de certains de ses membres. Ce contexte tendu avait conduit le CNRD à accepter un dialogue avec la CEDEAO, aboutissant à la définition d’un chronogramme de transition de 24 mois, officiellement annoncé par la présidence de la République de Guinée :
« Aujourd’hui, mardi 21 mai 2024, nous sommes à 223 jours de la fin de la transition, soit 7 mois. C’est dans ce contexte d’impasse et d’incertitude, marqué par l’absence de dialogue entre le CNRD et les forces vives de la nation ainsi que la restriction de l’espace civique et la répression de la presse privée, que le nouveau Premier ministre multiplie les communications encourageant une prolongation de la durée de la transition », a poursuivi Ibrahima Diallo.
Il a fermement condamné les déclarations de Bah Oury, Premier ministre, qui a récemment affirmé sur TV5 Monde que « le calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel tel qu’il a été défini ne le sera pas ». M.Diallo a dénoncé « l’arrogance » et le mépris envers le peuple de Guinée et ses forces vives de la nation manifestés par ces propos :
« Je le dis ici et au nom du FNDC, que nous nous opposerons fermement à toute idée de glissement de la transition par tous les moyens légaux, y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du territoire national », a-t-il ajouté.
Il a appelé le Président de la République à tenir sa parole et à ne pas écouter ceux qui cherchent à prolonger la transition pour leurs propres intérêts. Il a également souligné la nécessité d’un dialogue pour sauver la transition en cours et éviter de prolonger la souffrance du peuple guinéen dans une situation socio-économique précaire.
Le FNDC a annoncé des consultations avec les partis politiques, la société civile, les syndicats et la presse pour coordonner une action commune afin de faire barrage à toute tentative de prolongation de la transition.
Sirani Diabaté, pour Laguinee.info