Ce mardi 21 mai 2024, une foule immense a rendu hommage en Iran au président Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident d’hélicoptère dimanche, ouvrant une période d’incertitude politique avant l’élection présidentielle du 28 juin. Les funérailles, qui dureront jusqu’à jeudi, ont débuté tôt le matin à Tabriz, ville proche du lieu de l’accident, et se sont poursuivies à Qom, au sud de Téhéran.
Selon les informations, les huit cercueils, dont ceux du président et du chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian, ont été transférés dans la ville sainte de Qom pour une nouvelle cérémonie. Selon l’agence officielle Irna, des centaines de milliers de personnes vêtues de noir ont participé aux funérailles, brandissant des drapeaux et des portraits des défunts. Le moment fort à Qom a été le passage des cercueils dans le sanctuaire de Massoumeh, portés à bout de bras au milieu de la foule.
L’Iran a décrété un deuil national de cinq jours. Les funérailles se poursuivront à Téhéran, où le guide suprême Ali Khamenei présidera les prières de la cérémonie d’adieu ce mercredi, jour férié. Plusieurs pays étrangers, dont la Russie, la Turquie et l’Irak, ont annoncé qu’ils seraient représentés aux funérailles.
Ebrahim Raïssi, président de l’Iran depuis 2021, sera enterré jeudi à Machhad, sa ville natale. Ces funérailles rappellent les grands rassemblements ayant marqué l’histoire de la République islamique, comme celui suivant la mort du général Qassem Soleimani en 2020. De nombreux portraits du “martyr” Raïssi ont été suspendus dans les lieux publics des principales villes du pays.
Le président est décédé dans le crash de l’hélicoptère qui l’amenait vers Tabriz après une inauguration avec le président azéri Ilham Aliyev. Parmi les victimes figuraient également le gouverneur de la province iranienne de l’Azerbaïdjan oriental. Les opérations de recherche, menées dans des conditions météorologiques difficiles, ont duré une douzaine d’heures. Une enquête sur les causes du crash a été ordonnée.
Les autorités ont identifié “80 sites internet” ayant “publié des propos insultants et des rumeurs sur l’accident”. Des administrateurs de ces sites ont été avertis et des poursuites judiciaires ont été engagées contre certains d’entre eux.
Après le décès de Raïssi, l’ayatollah Khamenei a assuré qu’il n’y aurait “aucune perturbation dans l’administration du pays”. Le Conseil suprême de sécurité nationale a souligné que “la vaste présence de la nation” aux cérémonies funèbres garantissait la stabilité de la République islamique. Il a affirmé le soutien de tous les corps de l’Etat au président par intérim, Mohammad Mokhber, chargé de préparer l’élection présidentielle du 28 juin.
L’Assemblée des experts a tenu sa première séance depuis les élections de mars et a porté à sa tête l’ayatollah Ali Movahedi-Kermani. Raïssi, considéré comme un favori pour succéder à Khamenei, avait fait face à une contestation populaire, une crise économique et des tensions accrues avec Israël durant sa présidence.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info