jeudi, septembre 19, 2024
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Présidentielle au Tchad: Déby fils confirmé, le pouvoir reste en famille !

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Le Conseil constitutionnel du Tchad a tranché jeudi 16 mai 2024 en confirmant la victoire de Mahamat Idriss Déby à l’élection présidentielle du 6 mai, rejetant ainsi les contestations de ses deux adversaires. Cette décision consolide le règne de sa famille sur le pays depuis des décennies, une continuité politique marquée par une succession dynastique.

Mahamat Idriss Déby, qui a accédé au pouvoir suite au décès de son père, le président Idriss Déby, en 2021, a été déclaré vainqueur avec 61 % des voix, reléguant son adversaire le plus proche, Succes Masra, à une distante deuxième place avec seulement 18,54 % des voix, selon les informations fournies par le conseil.

Le chef de l’opposition, Succes Masra, a accepté la décision du Conseil constitutionnel, affirmant avoir épuisé tous les recours juridiques disponibles. « Avec la décision du Conseil constitutionnel aujourd’hui, nous avons utilisé tous les moyens juridiques disponibles, et même si nous n’acceptons pas cette décision, il n’existe aucun autre moyen juridique dans notre architecture judiciaire », a-t-il déclaré dans un discours jeudi soir sur son compte facebook.

Cette élection revêt une importance cruciale pour le Tchad, un pays producteur de pétrole qui cherche à retrouver un semblant de stabilité politique après des années de troubles. Cependant, elle intervient dans un contexte régional complexe, marqué par des luttes de pouvoir, des insurrections et des interventions internationales.

Le Tchad, un allié clé de l’Occident dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, a vu son influence régionale confrontée à des défis croissants. Alors que certains pays de la région se tournent vers de nouveaux partenaires tels que la Russie, le Tchad reste sous le regard attentif des États-Unis et de la France.

Les États-Unis ont récemment suspendu certaines activités sur une base aérienne tchadienne en raison de préoccupations bureaucratiques, tandis que des milliers d’observateurs de la société civile et des partis d’opposition ont été exclus du processus électoral, suscitant des inquiétudes quant à la transparence du scrutin.

Malgré ces préoccupations, le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a salué les progrès réalisés dans le processus de transition au Tchad, tout en reconnaissant les lacunes observées.

Il faut noter qu’avant même l’annonce officielle des résultats, des tensions avaient éclaté, marquées par des violences ayant entraîné la mort d’au moins dix personnes, selon Amnesty International et les médias locaux. De plus, l’opposition a été secouée par l’assassinat de Yaya Dillo, une figure majeure, survenu le jour même de l’annonce de la date des élections.

Face à ces enjeux, certains partis d’opposition et groupes de la société civile avaient appelé au boycott, dénonçant une mainmise du pouvoir en place sur les institutions clés et une possible influence sur le processus électoral.

Dans ce contexte tendu, la confirmation de la victoire de Mahamat Idriss Déby par le Conseil constitutionnel du Tchad soulève des questions quant à la légitimité du processus électoral et des défis à venir pour la stabilité politique du pays.

La famille Déby, au pouvoir depuis le début des années 1990, semble ainsi maintenir sa prédominance politique dans un pays en quête de renouveau, suscitant des interrogations sur l’avenir démocratique du Tchad et ses relations avec la communauté internationale.

Boundèbengouno, pour Laguinee.info

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