Le porte-parole des sinistrés de l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, a été brutalement mis aux arrêts dans une école. Arrêté en début de semaine alors qu’il se trouvait en classe, Mamoudou Cifo KèTouré a été placé sous mandat de dépôt. Cet acte a suscité de vives réactions parmi les acteurs sociopolitiques du pays.
Souleymane Souza Konaté, président de la commission communication de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), a vivement critiqué cette arrestation, la qualifiant de preuve de la faiblesse de la junte à dialoguer avec les victimes. « L’arrestation brutale et le placement sous mandat de dépôt de monsieur Touré, porte-parole des sinistrés de Kaloum est une preuve éloquente de l’incapacité des autorités de la transition à dialogue avec les victimes pour arriver à des solutions fiables et acceptables de tous. C’est aussi une confirmation que la junte utilise la violence et la terreur pour asseoir son autorité », déplore Souleymane Konaté.
Il a également dénoncé les conditions dans lesquelles cette arrestation s’est effectuée. Selon lui, l’utilisation de gaz lacrymogène dans une école est inacceptable et dangereuse. «Larguer des cinquantaines de gaz lacrymogènes dans une concession scolaire où se trouve des enfants est une pratique honteuse et dangereuse que nous dénonçons. Dans un pays respectueux des droits et des libertés, une simple convocation aurait suffi pour que monsieur Touré se présente devant les autorités judiciaires pour des fins d’enquête », estime-t-il.
Souleymane Konaté propose des solutions pour sortir de cette crise, tout en critiquant l’incohérence du gouvernement de la junte. Il souligne la nécessité d’enquêtes fiables pour établir les responsabilités et prône un dialogue transparent avec les sinistrés. « Le CNRD et les autorités de la transition doivent dire la vérité aux sinistrés. Cela devrait commencer par des enquêtes fiables afin de situer les responsabilités. Mais la gestion de cette crise a révélé au grand jour les faiblesses de la gouvernance CNRD. Entre le ministre porte-parole du gouvernement et l’ancien patron du ministère de la justice, ce n’était pas le même discours. Le premier écartait toutes hypothèses d’attaques externes tandis que le second portait plainte contre X pour des faits d’incendie volontaire. Pour ne rien arranger, la DCI a mis l’accident au compte des saboteurs qui veulent l’échec de la gouvernance CNRD. Ainsi prend fin l’enquête gouvernementale. C’est pathétique !», a-t-il ajouté.
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Il insiste sur la nécessité de dialoguer avec les principaux concernés et de travailler dans une totale transparence pour éviter les soupçons et les cas de corruption qui se multiplient sous le CNRD. M. Konaté a demandé la libération sans condition de l’enseignant : « Nous exigeons sa libération immédiate et sans condition, car son arrestation est en train de causer du tort aux élèves dont il a la responsabilité de préparer pour affronter les examens nationaux de cette année », conclut-il.
Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info
