Depuis leur renversement par l’armée en août 2023, l’ancien président Ali Bongo et ses fils se trouvent en détention et affirment être victimes de tortures. Face à cette situation alarmante, ils ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. Cette nouvelle a été annoncée par leurs avocats le 14 mai dernier, rapportée par RFI.
Les avocats, Maîtres François Zimeray et Catalina de la Sota, ont pris une mesure radicale en déposant une plainte avec constitution de partie à Paris. Ils visent ainsi à obtenir la désignation d’un juge d’instruction en France pour enquêter sur les accusations de tortures portées par la famille de l’ancien président Ali Bongo.
Selon les informations rapportées, les membres de la famille Bongo sont considérés comme des ressortissants français. La plainte dénonce une série de crimes, dont « l’arrestation illégale, la séquestration aggravée par des actes de tortures et les actes de barbarie » dont auraient été victimes Ali Bongo, son épouse Sylvia Bongo, ainsi que leurs fils Noureddin, Jalil et Bilal.
Dans une entrevue accordée à RFI, Maître François Zimeray a souligné les motivations derrière la grève de la faim, déclarant que la famille Bongo est privée de liberté depuis neuf mois, avec des membres soumis à des tortures extrêmes, privés de droits fondamentaux et de communication avec l’extérieur.
Les avocats ont détaillé les horreurs subies par leurs clients. Noureddine Bongo aurait été « torturé à plusieurs reprises, battu avec un marteau et un pied-de-biche, étranglé, fouetté ou encore électrocuté au taser ». Sylvia Bongo aurait également été maltraitée et forcée d’assister aux tortures infligées à sa famille.
Les fils d’Ali Bongo, Ali, Jalil et Bilal, vivent dans une résidence surveillée depuis le coup d’État, où ils sont soumis à des restrictions similaires et à des actes de torture, selon les avocats.
En mai dernier, les avocats avaient déjà sollicité l’intervention d’un groupe de travail de l’ONU pour reconnaître la détention arbitraire de la famille Bongo après le coup d’État de 2023.
La plainte simple déposée par Sylvia Bongo peu après le coup d’État en septembre 2023, dénonçant la détention arbitraire, avait déjà été classée en octobre de la même année.
Cette situation survient alors que le général Brice Oligui Nguema, président de la transition depuis le coup d’État, est attendu en France dans les prochains jours. Nguema, salué par une grande partie de la population gabonaise pour avoir mis fin à 55 ans de règne d’Ali Bongo au pouvoir, a été proclamé président de la transition deux jours après le coup d’État.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info