Les plaidoiries des avocats de la partie civile se poursuivent au procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée. Ce mardi 14 mai 2024, Me Amadou DS Bah a ouvert les débats en plaidant devant le tribunal criminel pour tenir le capitaine Moussa Dadis responsable des massacres du 28 Septembre et pour retenir la qualification de crime contre l’humanité, rapporte Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
L’avocat de la partie civile a pointé du doigt le chef de la junte de 2009 comme étant « le seul planificateur des massacres ». Me DS BAH insiste sur l’importance de maintenir cette qualification pour restaurer l’image de la justice guinéenne. Il a adressé un appel au président du tribunal :
« Monsieur le président, l’image de notre justice est en jeu et je sais que vous pouvez lui redonner son image à travers ce procès. C’est pourquoi, il faut retenir cette qualification de crime contre l’humanité pour donner la chance pour que ces individus-là soient punis. Monsieur le président, pendant la délibération, pensez aux victimes en particulier aux morts mais aussi aux disparus qui n’ont pas eu le droit d’être enterrés dignement dont leurs âmes errent dans la nature », souligne-t-il.
Quant aux réparations, Me Amadou DS BAH soulève des questions poignantes : comment réparer une victime qui a perdu un proche ? Comment réparer une victime de viol ? Il plaide en faveur d’une juste compensation en accord avec la loi, insistant sur le fait que ces sommes ne sont pas un échange pour la dignité ou l’âme des victimes:
« Ce n’est pas parce que nous échangeons cette somme-là, à notre dignité, à notre âme, c’est parce que c’est la loi. C’est pourquoi, au regard de ce qui précède, nous vous demandons de bien vouloir retenir les accusés dans les liens de culpabilité des crimes contre l’humanité pour les infractions commises au cours des événements du 28-Septembre 2009. Pour la défense de recevoir Oury Baïlo Bah et 700 autres, la FIDH, l’OGDH, AVIPA dans leur constitution des parties civiles. Condamner solidairement les accusés aux montants ci-après : pour les ayants droits des morts et des disparus, au nombre de 87, vous allouerez 3 milliards par victime, pour les femmes victimes de viol au nombre de 137 recensées et qui sont constituées en parties civiles, 2 milliards par victime. Pour ceux qui sont victimes des coups et blessures au nombre de 500, 1 milliards 500 millions par personne. Pour les victimes des tortures au nombre de 5, 2 milliards par personne, pour les victimes des pillages au nombre de 13, nous sollicitons 1 milliards par personne »
Me DS BAH, avocat de la partie civile, demande au tribunal de retenir les accusés dans les liens de culpabilité des crimes contre l’humanité et de condamner solidairement les accusés aux montants de réparations demandés par la partie civile.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info