Un terrible drame s’est produit au quartier Kissosso à Conakry. Un concessionnaire du nom de Facinet Diallo a perdu la vie aux mains de son locataire, un officier de police. Les faits, survenus hier soir, ont été marqués par une altercation entre la victime et son agresseur, rapporte Laguinee.info à travers le récit bouleversant de Mariam Cissé Diallo, l’épouse du défunt.
Selon le témoignage de Mme Diallo, la tragédie a débuté vers 21 heures lors d’une dispute entre son mari et leur locataire, Aboubacar Kanté, qui se trouve être un commissaire au commissariat de Tombolia. Tout aurait commencé par une simple altercation verbale, au cours de laquelle le locataire a accusé le défunt d’avoir insulté sa mère, ce que ce dernier a nié catégoriquement. Malheureusement, la situation a dégénéré rapidement, et l’officier de Police a fait recours à la violence physique, infligeant à M. Diallo des coups mortels :
« C’est effectivement hier entre 21h et 22h que cette discussion a éclaté entre mon mari et notre locataire du nom de Aboubacar Kanté qui est d’ailleurs commissaire au commissariat de Tombolia. Le sieur a trouvé mon mari arrêté à la devanture ici, il demande à mon mari pourquoi il insulte sa mère, après l’autre demande quand est-ce que j’ai insulté ta mère? Mais pour mon mari, c’était juste une blague. Après le policier a dit qu’il faudrait que mon mari insulte sa propre mère sinon il ne va pas bouger là-bas. Il a insisté toujours à ce que l’autre lui cède le passage, mais il n’a pas pris au sérieux, il partait se doucher », introduit-elle, les larmes aux yeux.
La scène se déroule sous les yeux horrifiés de Mme Diallo, qui assiste impuissante à l’agression de son époux. Malgré les appels à l’aide, il est trop tard pour sauver Facinet Diallo :
« Entre-temps, le commissaire sort la torche neutralisatrice pour lui pointer. Après, mon mari a ressenti des douleurs au niveau de ses côtes et de sa poitrine. Il tombe automatiquement là-bas, mais voulant se relever, le commissaire le pourchasse. Ils sortent carrément de la cour, mon mari tombe au pied de la petite colline que vous voyez derrière la cour. Le policier est venu encore s’asseoir sur lui en le rouant des coups. Comme j’ai vu que c’est devenu sérieux, j’ai crié au secours. Après, les gens sont venus m’aider. Mais l’état de santé de mon mari n’était pas du tout rassurant. On a jugé nécessaire de l’envoyer à l’hôpital », poursuit-elle.
Transporté d’urgence à l’hôpital, son état de santé se détériore rapidement, et il décède des suites de ses blessures, laissant derrière lui une famille dévastée par ce terrible événement :
« Une fois dans une clinique à Sangoyah, ceux-là nous disent de continuer à Donka, puisque son état ne faisait qu’empirer. Nous avons pris la direction de Donka, mais dans tout le parcours, on était avec une sœur du monsieur (l’officier de police), avec sa tante. Une fois au CHU de Donka, sa tante nous a dit qu’elle a une connaissance, un médecin qui en service dans l’enceinte de l’hôpital. Nous avons pris assez de temps à attendre cette personne, qui n’est malheureusement pas venue. Pendant ce temps, mon époux était couché au sol en train de se tordre de douleur. C’est en ce moment que j’ai pris l’initiative avec mon fils de voir les médecins qui sont là-bas. Une fois dedans, un médecin a eu le courage de nous dire la vérité : c’était déjà peine perdue pour mon mari, puisque d’après lui, le sang était amassé dans son ventre et son cœur battait à un rythme qui ne lui donnerait pas la chance de se relever. Quelques minutes plus tard, il nous annonce la mauvaise nouvelle», conclut dame Diallo.
Pour le moment, le corps de la victime repose à l’hôpital Donka, en attendant les procédures nécessaires.
Sirani Diabaté, pour Laguinee.info