A l’instar des autres pays du monde, la Guinée célébre la journée internationale de la liberté de la presse, ce vendredi 3 mai 2024.Cette journée dédiée à la promotion des bonnes pratiques du métier et au quotidien des hommes de médias, coïncide à une situation très délicate pour la presse guinéenne, caractérisée par un harcèlement sans précédent des médias privés du pays.
A Kankan, malgré l’importance de cette journée, elle n’a pas été célébrée. L’antenne régionale du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée(SPPG) de Kankan, a mis l’ocasion à profit pour faire une déclaration.
Dans cette déclaration conjointe faite à la maison régionale de presse, Michel Pivi, secrétaire général, a évoqué la période sombre que traverse la presse guinéenne sous la gouvernance du CNRD:
« En Guinée, cette journée de réflexion pour les professionnels de médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle, intervient à un moment où cette même presse est en prison. En effet, depuis plusieurs mois, les autorités de la transition conduite par le Général Mamadi Doumbouya ont placé la presse dans leur collimateur avec pour but de la rendre complètement muette« , dit-il, décrivant la répression subie par ces « voix des sans voix.
Aujourd’hui, plusieurs medias sont retirés du bouquets Canal+ et Startrimes provocant ainsi le chômage d’une centaine de d’hommes de média, Cette réalité ne fait pas d’exception à Kankan.
« Les médias sont brouillés et d’autres sont retirés des bouquets Canal+ et Startimes, ce qui a conduit à la mise au chômage des centaines d’hommes et femmes de médias qui tirent le diable par la queue pour joindre les deux bouts dans un pays où le pouvoir d’achat du guinéen est dérisoire. A Kankan les médias comme Dabo Medias, Hadafo et Djoma n’ont pas dérogé à la règle. ce qui prouve à suffisance que les autorités de la transition se sont résolument engagées à éteindre toutes les voix dissonantes« , a déclaré M.Pivi.
Poursuivant, il a lancé unappel retentissant aux acteurs des médias: « Aux confrères journalistes, le respect scrupuleux de l’éthique et la déontologie journalistique. Aux patrons de médias, l’amélioration des conditions de travail de leurs employés. Aux associations de presse de la capitale, le partage équitable des opportunités accordées à la presse en tenant compte de l’intérieur du pays, qui se sent aujourd’hui marginalisé voire oublié », a t-il sollicité.
Le syndicaliste demande aux autorités la libération immédiate des ondes qui sont brouillées: « Et aux autorités à tous les niveaux nous exigeons : la levée immédiate des restrictions imposées aux radios et aux sites d’informations, le rétablissement des télévisions sur les bouquets Canal et Startimes, la cessation immédiate des manœuvres d’intimidation des hommes de médias, a facilitation de l’accès à l’information aux hommes de médias sans discrimination, la levée de la suspension du directeur de publication Mamoudou Babila Keita et de son site inquisiteur.net« , a-t-il exigé.
De Kankan, Karifa Doumbouya, pour Laguinee.info