jeudi, septembre 19, 2024
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Fréquence des accidents routiers:  « Notre problème est que nous continuons de banaliser l’usage de nos routes »

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Les routes guinéennes continuent d’être le théâtre de tragédies évitables alors que les accidents de la circulation ne cessent d’endeuiller des familles à travers le pays. Ces derniers temps, les médias ont rapporté plusieurs cas, faisant de nombreuses victimes et causant d’importants dégâts. Dans une tentative de comprendre les causes profondes de cette problématique persistante, Laguinee.info a interrogé Balla Moussa Konaté, un ingénieur en ponts et chaussées, pour obtenir son analyse experte.

Interrogé par une journaliste de Laguinee.info, Balla Moussa Konaté a souligné que la fréquence alarmante des accidents routiers est le reflet d’une crise plus profonde : une banalisation persistante de la sécurité routière. « Celle-ci dénote en particulier que notre conscience collective et individuelle contre ces accidents de la route, ne sont pas pour le moment à la hauteur du défi qui nous interpelle tous. L’une des preuves à cette remarque est que beaucoup parmi nous sont étonnamment amnésiques malgré les drames qui se succèdent sur nos routes, dont les causes sont presqu’identiques et des fois plus d’un cas se déroule le même jour dans la même localité ou sur l’axe de route. Globalement, nos approches de solution contre ces accidents ne sont pas encore suffisantes », a-t-il déclaré. Il a mis en lumière le manque de conscience collective et individuelle face à ce fléau, notant que malgré les drames récurrents, beaucoup semblent étonnamment indifférents. Les accidents se multiplient avec des causes souvent similaires, mais les solutions restent insuffisantes.

L’ingénieur a également réfuté l’idée que la fatalité explique l’acceptation des accidents. Il a rappelé que face à d’autres dangers comme Ebola ou le COVID-19, les Guinéens ont adopté des mesures strictes de prévention. Il a souligné que la même rigueur devrait s’appliquer à la sécurité routière, avec un respect strict des règles de conduite : « Dieu, l’Unique, ce n’est pas pour autant que les gens sont fatalistes face aux accidents de la route. Si c’était le cas, face aux différentes maladies et les autres menaces, ces mêmes personnes se seraient laissés libre cours à la fatalité. Vous savez comme moi, que nous nous sommes tous défendus ici contre Ebola, coronavirus. On se méfie toujours du SIDA et nombreux autres cas de dangers. Pourquoi ne pas faire autant ou plus contre les accidents de la circulation où l’observance stricte des règles de la sécurité routière constituent le meilleur remède ? »

Monsieur Konaté a insisté sur la responsabilité partagée entre l’État et les citoyens pour inverser cette tendance. Il a souligné l’importance de la visite technique des véhicules, soulignant que les mauvais états des engins roulants contribuent largement aux accidents. « Nous continuons de banaliser l’usage de nos routes jusqu’à les soumettre à des pratiques inadmissibles, des petites choses. D’une manière générale, nous devons tous intégrer dans notre mode vie, la mentalité du bon comportement envers nos routes et dans la circulation routière. Contre les accidents de la route, l’État et les populations dans lesquelles les usagers de la route proviennent, chacun en ce qui le concerne doit bien remplir sa part de devoir », a-t-il affirmé.

L’ingénieur Konaté souligne l’urgence d’une prise de conscience collective et d’une action concertée pour mettre fin à cette spirale d’accidents évitables. Les routes ne devraient pas être des zones de danger constant, mais plutôt des voies sûres pour tous les usagers : « Il s’agit évidemment de s’assurer constamment de la bonne santé de nos véhicules avant de les mettre à chaque fois sur nos routes. Effectivement les mauvais états largement rependus des engins roulants sur nos routes, sont une des causes majeures de la survenue des accidents de circulation dans notre pays », a-t-il conclu.

Sirani Diabaté, pour Laguinee.info

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