Les sinistrés de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum ont commencé la reconstruction de leurs abris. Ce jeudi, 25 avril 2024, plusieurs d’entre eux ont pris leur destin en main anticipant la construction de leur domicile avant la tombée de la pluie. Toutes les femmes rencontrées sur les lieux dénoncent le silence et à l’inaction de l’État face à leur situation, a appris Laguinee.info.
Ne sachant plus à quel saint se vouer, elles préfèrent se confier à la Providence : « Nous nous confions à Dieu, nous n’avons pas de pouvoir. Il y a de cela quatre mois que nous dormons à la belle étoile avec nos enfants. Nous avons préféré le côté nourriture au profit de la reconstruction de nos maisons. Nous les voyons [autorités]venir nous regarder ici et elles repartent sans rien dire. Et rien n’est encore fait pour nous. La saison des pluies, c’est pour bientôt. Nos maisons se sont enroulées, nous n’avons personnes pour nous aider », se lamente Thierno Fatoumata Soumah, l’une des sinistrées de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum.
Ce jeudi matin, des vieilles femmes dont l’âge varie entre 40 à 60 ans étaient présentes à leurs domiciles en reconstruction. Trois mois et une semaine depuis que le dépôt d’hydrocarbures de Kaloum a pris feu causant assez de pertes en vies humaines et des dégâts matériels important. Depuis cette date, jusqu’à aujourd’hui, ces mères de familles disent ne recevoir aucune aide l’Etat guinéen: «Nous n’avons eu aucune aide de la part de l’État. Voilà, c’est nous-même qui nous nous débrouillons pour reconstruire notre maison. Ce n’est pas facile, mais on va s’en sortir. L’Etat n’a rien fait pour nous, c’est nous-même qui nous finançons. Si nous ne le faisons pas, la saison pluvieuse, bientôt, sera là. », insiste Yarie Diara, l’une des victimes ayant perdu sa maison.
Même cri de cœur pour Aissatou Coumbassa: «Depuis que nous nous sommes retrouvés dans cette situation, l’Etat nous a dit qu’il allait nous assister pour nos maisons, nous ne voyons personne, même une brique ou un sac de ciment de la part de l’État dans cette construction. Nous utilisons nos moyens pour le faire.Donc, nous demandons Dieu de nous aider à trancher la vérité. Que la vérité jaillisse. Si c’est comme ça en Guinée, c’est dommage. Si on sort pour manifester notre colère, les forces de l’ordre se mettent à jeter du gaz sur nous.»
Tiguidanké Kaba, en colère ne compte que sur la puissance de Dieu. Elle rappelle le film de cet incident malheureux qui a occasionné cette situation :
« Quelque chose est descendu sur nous en pleine nuit, on ne sait pas par quel miracle ! Nos maisons sont tombées aujourd’hui, mais nous nous sacrifions pour le faire [reconstruire] et Dieu va s’occuper du reste. Tous les jours, nous allons vous maudire »,déclare-t-elle.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info