La scène politique guinéenne ressemble de plus en plus à un spectacle de marionnettes, où les protagonistes s’agitent sans but précis, se désolidarisent plus vite que l’éclair, et où les promesses ne valent pas plus que des bulles de savon. Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, c’est le flou artistique total. Les dix points de la charte de transition ? On dirait qu’ils se sont perdus en chemin, peut-être emportés par un vent de désintérêt général.
Face à cette confusion ambiante, voilà nos politiciens et activistes de la société civile qui se donnent rendez-vous pour une grande déclaration. Unis dans une « Union Sacrée » (qui sonne plus comme une blague de mauvais goût), ils ont décidé de brandir le flambeau de la démocratie et de lutter pour des élections dignes de ce nom. Mais que voit-on le lendemain ? Des désertions en masse, comme si la cohésion n’était qu’une illusion éphémère.
L’Union des Forces Républicaines, le MoDeL, le PDG-RDA, et j’en passe, se retirent de la danse, laissant nos protagonistes dans une cacophonie de revendications individuelles. L’opposition guinéenne semble frappée d’une malédiction, celle de ne jamais pouvoir s’entendre sur autre chose que la couleur du ciel. Les intérêts personnels et les égos surdimensionnés prennent le pas sur l’intérêt général.
C’est ainsi que le cirque continue, sous le regard désabusé d’une population lasse de ces jeux politiques stériles. Pendant ce temps, la junte au pouvoir s’en frotte les mains, savourant le spectacle de ces clowns qui se disputent les miettes du pouvoir. Et pendant qu’on se perd en querelles intestines, le temps file et les promesses s’envolent, laissant la Guinée dans un éternel brouillard politique.
Alors que reste-t-il à faire dans ce théâtre de l’absurde ? Peut-être devrions-nous nous asseoir, sortir le pop-corn et regarder ce triste spectacle avec un brin de sarcasme. Après tout, dans ce pays où les politiciens sont les rois du déni et de l’art de la désunion, mieux vaut en rire qu’en pleurer.
L’Oreille qui traîne