Dans le cadre de l’affaire impliquant Mamadou Baïlo Diallo, également connu sous le nom de Ghidho Fulbhé, pour « tentative d’attentat et de complot contre la République, complicité », un événement surprenant s’est déroulé lors de la dernière comparution : l’absence de sa défense. Cette absence a été expliquée par le prévenu lui-même, qui a déclaré que ses avocats n’étaient pas présents à l’audience en raison d’une demande de paiement de leurs honoraires.
Cependant, cette explication a été contestée par le collectif d’avocats eux-mêmes, qui ont exprimé leur regret face à ces propos qu’ils jugent infondés. Selon Me Salifou Béavogui, porte-parole du collectif, l’absence à l’audience du 19 avril 2024 était due à une incertitude quant à la tenue d’une réunion des magistrats, habituellement synonyme de renvoi des affaires : « Ce jour du 19 avril 2024, nous étions un peu dans le doute compte tenu de la tenue de l’assemblée générale des magistrats ou d’une réunion projetée par le Département concernant les magistrats. Donc en pareil circonstance, le plus souvent, toutes les affaires sont renvoyées. Malgré tout ce matin, nous avons envoyé notre confrère au tribunal, qui est resté très longtemps jusqu’aux environs de 10h et qui nous a remonté l’information selon laquelle qu’il n’y aurait pas eu d’audience en raison de la tenue de cette réunion au département présidée par le Garde des sceaux. Donc, nous étions dans ce dilemme dans cette difficulté finalement, nous n’avons pas pu harmoniser nos idées et nous avons sollicité juste un report pour une semaine pour que nous puissions être présents et continuer à assurer notre mission », explique l’avocat.
Me Béavogui a également exprimé sa surprise face aux déclarations de leur client, tout en soulignant la détermination du collectif à assurer sa défense. Il a affirmé que le paiement des honoraires ne conditionnait en rien leur participation à l’affaire et que leur engagement demeurait intact. Les avocats prévoient ainsi de continuer leur mission lors de la prochaine audience, sans aucune condition préalable :
« Lorsque nous apprenons que nous avons boudé l’audience, pour le paiement de nos honoraires, nous sommes très surpris mais pas découragés parce que nous restons tout de même des professionnels et nous savons qu’est-ce qu’il faut et comment il faut se battre pour sauver les libertés arbitrairement confisquées. Notre détermination à poursuivre cette défense est sans commune mesure, et si tout va bien, nous serons à l’audience prochaine. Nous n’avons subordonné notre participation à quoi que ce soit. Malgré que le paiement des honoraires est un droit. Mais nous avons commencé à défendre notre client, on ne l’avait même pas reconnu parce qu’il était retenu dans des milieux tenus secrets à des moments particulièrement difficile », conclut-il.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info
